Infocatho



26.12.02 - Soudan : Non pas Noël, mais le Vendredi Saint.

Joyeux Noël et Bonne année 2003 ! Les évêques d'Afrique lancent ce message à leurs fidèles. Une carte de Noël a été envoyée à "Infocatho", en voici la teneur.

" En cette période où circulent les cartes de voeux, souvent originales, quelquefois très belles, pardonnez moi de profiter de l'occasion pour faire circuler un document (que vous connaissez peut-être). J'étais dimanche matin avec un des évêques signataires. Il est reparti dans son pays. Ses compatriotes, ici en France, ont peur pour lui : il est menacé dans son pays. "

..." Je lui ai demandé s'il voyait un inconvénient à ce que la déclaration des évêques soit diffusée le plus largement possible. Il m'a répondu : « Il faut être courageux. C'est l'évangile qui le veut. On ne peut pas voir mourir des milliers de personnes et rester les bras croisés. »"

..." Ici en France, quand on fait le plein dans une station, on trouve que cela coûte cher. C'est oublier les vies humaines détruites à cause du pétrole en Afrique. Le prix à payer est encore plus lourd la-bas. Et les marées noires, autre inconvénient, sont peu de chose à côté. Récemment, au cours d'un forum « Cour Pénale internationale, justice française et crimes de guerres », Christiane Taubira disait : « Il faut donner des sueurs froides à ceux qui se croient tout permis ». Et si nous étions des milliers à interpeller les décideurs et toutes les autorités possibles ?"

"Au Sud Soudan, la guerre continue, malgré toutes les négociations des Etats-Unis et des pays occidentaux, commente amèrement Mgr Mazzaroli, l'évêque de Rumbek. Nous aurions voulu célébrer la Paix durant ce Noël. Elle n'est qu'un rêve au fond d'une valise. Pour nous, je le dis avec des larmes aux yeux, c'st toujours le Vendredi-Saint."

..."Et malgré tout nous continuerons à soutenir ces négociations car elles représentent le seul chemin possible pour l'avenir d'une population éprouvée par une guerre civile qui dure depuis 1983." Pour Mgr Mazzaroli, les raisons qui empêchent l'entente entre le gouvernement soudanais et les rebelles ne font aucun doute. "Le conflit est un business pour beaucoup de seigneurs de la guerre qui n'entendent pas renoncer à leur pouvoir militaire et aux ressources du pétrole."

..."C'est pourquoi il faut espérer que toutes les forces vives de la société civile, parmi lesquelles figure l'Eglise chrétienne, s'engagent dans ce processus de réconciliation. La paix ne peut être conçue comme la résultante mathématique d'une série d'intérêts politiques et économiques entre les deux parties du conflit. Sinon, ces compromis se feront sur le dos des populations."

..." Je l'ai déja dit et répété dans d'autres circonstances. L'Eglise catholique est "super partes" au-dessus des patis et continuera à se trouver du côtés des pauvres et des souffrants. Et pas seulement cela. Dans cette mission de réconciliation nationale, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes nombreux à vouloir une réalité non-violente et une grande partie de la société soudanaise la pense comme nous les catholiques."

Pour Mgr Mazzaroli, les catéchistes eux-mêmes doivent être des "ouvriers de paix" et le Comité "Justice et Paix" a été fondé pour aider les populations à affronter les problèmes qui s'opposent ) ce processus de paix au niveau local, régional et national. L'émigration continuelle des personnes spoliées par les combattants et les dévastations de la guerre demande la prédiucation de l'Evangile e la Paix et l'acquisition d'une culture de la non-violence que seul Jésus-Christ peut apporter.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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