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26.12.02 - Triste Noël dans la peur et le sang.

Noël sanglant au Pakistan, la fête symbole de la paix, n'a pas été épargnée par la violence et les tensions. 3 jeunes filles ont été tuées et seize autres ont été blessées dans l'attaque d'un temple protestant par une vingtaine d'hommes armés.

A Gauhati, dans le nord-est de l'Inde, deux personnes ont été tuées et 20 autres blessées le mercredi 24 décembre par l'explosion de deux roquettes dans un marché très fréquenté de la ville. A Malipota, dans l'est du pays, six personnes ont été blessées le soir du réveillon dans l'attaque d'un temple protestant par une vingtaine d'hommes armés.

En Indonésie, où la minorité chrétienne a célébré Noël, les forces de l'ordre étaient en état d'alerte maximum, par crainte des attentats. La police indonésienne a d'ailleurs annoncé la découverte dans l'île de Célèbes (Sulawesi) de 250kg de nitrate d'ammonium, substance utilisée dans les explosifs des attentats de Bali du 12 octobre, qui avaient fait 192 morts. Cette île est le théâtre d'affrontements violents entre musulmans et chrétiens depuis des années.

Au Pakistan, des assaillants non identifiés ont lancé au moins une grenade sur une église protestante de la ville de Daska, près de Lahore, capitale de la province du Punjab, dans l'est du Pakistan. L'attentat a eu lieu alors que la police pakistanaise venait d'annoncer le jour-même avoir mis la main sur des grenades artisanales et des munitions près d'une église hautement surveillée d'Islamabad. Les responsables de cette église de la capitale pakistanaise craignaient que leur lieu de culte ne soit la cible d'un attentat, mais ont finalement décidé de célébrer les fêtes.

Quatre suspects, dont un religieux musulman radical, ont été arrêtés, a indiqué jeudi la police. "Les assaillants pourraient être des membres locaux du mouvement extrémiste Jaish-e-Mohammad" interdit par les autorités, selon la police.

Ce massacre visant des chrétiens - ils forment une petite minorité de moins de 2% de la population de ce pays essentiellement musulman - survient alors même que les autorités annonçaient le renforcement des mesures de sécurité pour les chrétiens. Les 3 fillettes de 6, 9 et 12 ans, ont été tuées dans la petite salle de prière de la communauté presbytérienne, où une centaine de fidèles étaient réunis. Au total, 16 personnes ont été blessées, dont deux étaient dans le coma jeudi.

Cette nouvelle attaque contre des chrétiens intervient après une série d'autres: six chrétiens ont été tués en septembre et quatre autres sérieusement blessés par des assaillants qui avaient ouvert le feu dans les bureaux de l'Organisation pour la Paix et la Justice "Idare-e Amn-O-Insaf" à Karachi, une cité portuaire au sud du Pakistan.

Les violences contre la minorité chrétienne du Pakistan ont commencé en octobre 2001, à Bahawalpur (est), où 15 fidèles et un policier avaient été abattus par cinq hommes armés un dimanche matin dans une église. En mars 2002, c'était une église d'Islamabad, surtout fréquentée par la communauté expatriée, qui était attaquée à la grenade. La femme d'un diplomate américain et sa belle-fille faisaient partie des cinq victimes de l'attentat. Le 5 août, des assaillants masqués attaquaient une école chrétienne, tuant six Pakistanais, à Murree, au nord d'Islamabad. Quatre jours plus tard, quatre infirmières étaient tuées lors d'une attaque à la grenade contre l'hôpital chrétien de Taxila, à 25 km à l'ouest d'Islamabad.

En Inde aussi, des violences ont également entaché la journée de mercredi . Sept personnes ont été blessées lors d'une messe de Noël par une vingtaine d'assaillants qui s'en sont pris, pour des motifs crapuleux semble-t-il, aux biens des fidèles présents à la messe. Dix autres personnes ont été blessées dans des agressions commises par des militants séparatistes dans l'Assam, dans l'est de l'Inde.

Dans toute la région, les centres commerciaux sont placés sous haute surveillance : aux Philippines, des gardes de sécurité y ont été déployés. A Singapour, des barricades encadrent l'un des centres les plus fréquentés, le Newton Hawker Centre. Les pouvoirs publics ont aussi demandé aux autorités religieuses d'appeler leurs fidèles à se rendre dans les lieux de culte bien avant les célébrations afin de ne pas former d'attroupements. (source : apic/ap)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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