31.12.02 - Au
seuil d'une année nouvelle.
Puissions-nous
graver l'infini
sur les papiers fragiles de cette année nouvelle,
faire chanter le feu sur les braises,
qu'un souffle d'amour peut ranimer,
crier à la vie devant le masque de la haine ou du mépris,
chuchoter que le néant est absurde
et que la réalité n'est pas close.
Puissions-nous croire à la justice derrière les barbelés,
caresser le vouloir et l'amour,
en cette année nouvelle et jusque dans l'éternité.
Puissions-nous donner naissance et vie,
à tout ce qui se fossilise,
prier sans se lasser
quand Dieu paraît s'être caché.
Rêver de sainteté alors que le péché
frappe sans cesse à notre porte.
Puissions-nous combattre pour un monde différent,
au milieu des repus et des vautrés,
parier sur l'invention
au milieu des conventions acquises,
se fonder sur le dialogue et l'échange
au milieu des fanatiques.
Puissions-nous saisir, ne serait-ce qu'un instant,
le sens des choses
et casser l'événement comme on casse une noix
pour qu'apparaisse le fruit.
Puissions-nous laisser monter la musique
dans l'accueil d'un rêve
qui murmure l'avenir des vivants,
pour le laisser chanter en une symphonie
où tout homme découvre la fête de la vie,
la vie que Dieu nous offre pour partager la sienne.
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