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26.12.02 - Le message de Noël du patriarche Sabbah.

"Frères et soeurs, mettez vous en présence de Dieu Très-Haut et devant le mystère profond de son amour. En Lui, malgré toutes les oppressions des hommes, vous trouverez la force et la paix".

" Cette année encore, nous sommes venus à Bethléem, en cette vénérable basilique afin de prier, affirmait d'emblée le patriarche. Nous nous prosternons devant le Très-Haut et devant le mystère de la Nativité de son Verbe Eternel fait homme. Celui que le monde ne peut contenir, une grotte l'a accueilli et une Vierge l'a conçu. Il est venu prince de la paix, porter à toute personne humaine la paix avec Dieu, avec soi-même et avec tous ses frères et soeurs dans l'humanité, sans distinction de race, de religion ou de couleur. Il est venu pour sauver l'humanité".

..."Nous devons reconnaître que nous avons été jusqu'aujourd'hui impuissants à être pleinement conscients du mystère de Dieu et de son amour dans notre terre, et également impuissants à nous reconnaître comme frères et soeurs".

S'adressant ensuite eu président absent, le patriarche Sabbah a déclaré : " Monsieur le Président Yasser Arafat, pour vous aussi nous prions avec votre peuple venu prier en cette nuit sainte. Vous auriez voulu être présent avec nous, mais la confusion croissante dans la vérité de cette terre et dans la manière de traiter avec la personne humaine ont empêché cela. Nous demandons à Dieu de vous accorder sagesse et courage, dans le siège qui vous est imposé, afin que vous poursuiviez la recherche si difficile de la justice et de la paix".

S'adressant aux fidèles, et commentant saint Jean, le patriarche a rappelé le commandement de l'amour: "Nous parlons de l'amour, alors que nous vivons dans des temps durs, face aux difficultés, aux démolitions, à la haine et à la mort. Car nous croyons en la signification profonde de Noël et en l'amour difficile dont nous parle l'Apôtre. "

..." Il n'est pas impossible d'aimer, aimer tous ceux avec qui nous vivons, tous nos frères et sours musulmans, juifs, druzes et chrétiens, et même avec les soldats israéliens qui nous imposent siège, couvre-feu et humiliations". "Dans la situation actuelle, il demandait: "Comment joindre les deux exigences : d'un côté ce commandement si exigeant et de l'autre la réalité difficile de notre vie quotidienne?"

Et de répondre: "A tous ceux qui posent cette question nous disons: d'abord la fête veut dire prier et nous mettre en présence de Dieu et non des hommes. Deuxièmement, notre réalité difficile ne doit pas faire arriver le croyant aux portes du désespoir et à ses conséquences. Nous croyons en Dieu, en son amour ; un jour, au moment qu'il veut, il inspirera ceux qu'il a créé et mis dans cette terre qui est la sienne, son amour et sa justice. En attendant cette heure, nous patientons et nous résistons, la résistance de l'esprit face au découragement, la résistance de l'esprit face à la tentation de ne pas croire en la bonté de l'homme, et la résistance de l'esprit à toute effusion de sang, tout en persévérant à réclamer notre liberté et notre dignité".

Et il lança cet appel: "C'est pourquoi nous nous adressons au peuple israélien et aux autorités israéliennes et nous disons : à vous tous paix et sécurité. Vous aussi votre sang a été répandu dans vos villes et vos rues et parmi des innocents. Cependant, nous vous disons que les voies de la paix ne sont pas celles que vous prenez. Vous avez la force, faites-en une force de paix et vous récolterez la paix et la sécurité. Croyez à la paix en cette phase de l'histoire après cent ans de conflit. Le peuple palestinien vous veut la sécurité et la tranquillité, comme il veut la paix pour lui-même. Vous dites : violence et terrorisme et il nous veut la paix? Oui, il en est ainsi. Il veut la paix pour vous, et pour lui-même, et, avec la paix, il veut sa liberté et la fin de l'occupation".

"Nous disons non à la violence, continuait le patriarche, mais nous disons aussi non à l'oppression qui la fait naître (.). Votre action militaire a démoli tant de choses et a écrasé la personne humaine palestinienne ; elle a fait la guerre et produit la terreur ; mais elle n'est pas arrivée à faire la paix et ne vous a pas procuré la sécurité désirée. Vos armées ont gagné des guerres et jusqu'aujourd'hui n'ont pas gagné la paix. Vous avez besoin de chefs nouveaux qui aient de nouvelles visions pour faire la paix, qui puissent non pas vous promettre mais vous procurer la sécurité, en accordant aux Palestiniens leur droit, leur liberté et leur sécurité". (source : patriarcat)

Pour plus d'informations : Patriarcat de Jérusalem

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