08.01.03 - Centrafrique : Entre menaces et
dialogue.
C'est
un rôle difficile de médiateur en République Centrafricaine qui a été
demandé à l'Eglise, dans le même temps que les rebelles
s'attaquent à ses infra-structures et au clergé.
En effet, il y a quelques semaines, le président Ange-Félix Patassé
a, confié les espoirs de réconciliation de son pays, l'un des plus pauvres
du continent, à Mgr Paulin Pomodimo, évêque du diocèse de Bossangoa
et président de la Conférence Episcopale, le nommant à la tête d'une
commission spéciale pour le dialogue national.
Depuis le 25 octobre dernier, la République Centrafricaine est au bord
d'une guerre civile, plus précisément depuis que des insurgés fidèles
à Bozizé ont attaqué Bangui dans le but de renverser le chef de l'Etat.
Les autorités centrafricaines ont immédiatement accusé le Tchad, protagoniste
d'un conflit latent avec le Centrafrique, qui n'a pas encore trouvé
de solution négociée.
Après l'échec du putsch, vers le début du mois de novembre, les troupes
rebelles chassées par les militaires loyalistes aidés par des alliés
étrangers, des militaires du Mouvement de Libération du Congo venus
de l'ex-Zaïre et les soldats libyens, se sont réfugiées dans le nord
du pays. Aujourd'hui, une grande partie du nord de la République Centrafricaine
est tenue par ces insurgés. Le fief de la rébellion est la ville de
Bossangoa, où les structures religieuses et l'évêché ont été pris d'assaut
à maintes reprises.
Le 9 décembre dernier, un prêtre centrafricain, le Père Jean-Claude
Kilamong, a été même assassiné de sang-froid. Même sort pour le
journaliste Raymond Daké, qui travaillait pour Radio N'Doye, une radio
diocésaine, et deux gardiens des locaux de la radio.
Quelques jours plus tard, trois missionnaires capucins, dont un italien,
ont été brutalisés et menacés de mort dans leur communauté, à la périphérie
de la ville. A Bossangoa, selon une lettre des évêques centrafricains,
la guérilla a assailli et pillé l'hôpital régional, le bloc opératoire,
le dispensaire pharmaceutique, les bureaux communaux, les sièges de
la Coopération allemande et d'une ONG italienne et le centre culturel
catholique.
Dans ce même document, les évêques ont dénoncé des crimes en tous genres
et lancé un cri de désespoir au nom de la population. En cette période,
un grand nombre de centres missionnaires et de structures religieuses
sont pris d'assaut. Le nonce apostolique en République Centrafricaine,
Mgr Joseph Chennoth, se trouve actuellement dans la capitale tchadienne,
N'Djamena, pour tenter de trouver une issue négociée à la crise entre
les deux pays. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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