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06.01.03 -France : Secret religieux et secret professionnel.

La Cour de Cassation de la Justice française reconnaît la possibilité de perquisitionner dans un tribunal ecclésiastique pour la saisie de documents concernant une affaire pénale.

En avril 2001, l'officialité de Lyon, tribunal ecclésiastique catholique, ouvrait une enquête interne au sujet d'un prêtre soupçonné de viol. Dans le même temps, les autorités religieuses alartaient le "parquet" qui ouvrait une information judiciaire. Le juge d'instruction chargé de cette affaire ordonnait une persuisition dans les locaux de l'officialité de Lyon, avec saisie des documents. En appel, la Chambre d'instruction de Versailles annulait cette perquisition, l'estimant "déloyale".

La Cour de cassation vient de casser l'arrêt de la Chambre de Versailles. Les attendus de cette décision affirme le principe du secret professionnel des ministres des cultes en rappelant" l'obligation imposée au ministres des cultes de garder le secret dont ils ont connaissance dans l'exercice de leur ministère."

Cette décision est dans le sens d'un mouvement qui a tendance de restreindre le champ du secret quand il génerait le travail d'investigation des juges d'instruction. Dans ce cas précis, ce qui est en cause, c'est la perquisition.

Il est vrai qu'elle s'est produite d'une manière un peu brutale par des policiers qui, au lieu de sélectionner ce dont ils avaient besoin, ont saisi en même temps toute une série de dossiers de nullité de mariage.

Une discussion est en cours entre le gouvernement et les responsables de l'Eglise catholique sur la nécessité d'assurer aux membres du clergé une protection, comme en bénéficient d'autres professions, avocats, médecins, etc.. pour lesquelles les perquisitions sont encadrées et contrôlées.

Ce qui ne fut pas le cas dans cette affaire. Les juges de Versailles n'ont pas justifié en quoi le recours à la procédure canonique, via la perquisition, avait violé les droits de la défense. C'est sur quoi s'appuie l'arrêt de la Cour de cassation, plus que sur le secret professionel dont le principe n'est pas remis en cause mais ses modalités.

C'est une question délicate à régler, car, derrière cette affaire, des sectes pourraient demander les mêmes garanties. La politique pénale voulue aujourd'hui doit prendre en compte toutes ces données.

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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