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13.01.03 - RD Congo : Le clonage vide la singularité humaine.

Alors que le monde est agité par l'annonce des naissances des bébés par le clonage humain, une conférence sur ce thème a été organisée à l'église St Damien de Kinsuka, à l'initiative du curé de cette paroisse, l'abbé Jean-Pierre Makamba, et du centre bioéthique de Mimosas.

Deux orateurs ont été programmés à cette occasion : Dr Evariste Likinda et abbé Sébastien Muyengo. Le premier a expliqué à l'assistance ce qu'il faut entendre par clonage humain et le deuxième a évoqué les problèmes éthiques que pose le clonage. Il convient de signaler la présence de Mgr Daniel Landu Mayi, évêque auxiliaire de Kinshasa ainsi que celle de plusieurs médecins, pharmaciens et autres membres des secteurs médicaux.

Le premier intervenant a affirmé que le clonage humain soulève aujourd'hui des problèmes d'ordre éthique. D'abord, sur le plan de l'anthropologie. On estime que la transmission de la vie est enfreinte, car la vie humaine se transmet par l'acte sexuel. Or le clonage est une reproduction asexuée de l'être humain. Il n'y a pas deux patrimoines génétiques qui se croisent, mais un seul qui se développe. En outre, on estime que le clonage ne peut être évoqué comme remède à la stérilité.

Sur le plan de la religion, on estime que la vie est un don, un don que l'on reçoit de l'autre. Or il se pose la question de savoir qui est le parent de l'être humain cloné, quelle est sa génération ? Le clonage va provoquer un bouleversement complet des moeurs.

Il y a aussi le problème philosophique de singularité qui caractérise l'être humain. En effet, l'être humain est unique avec un visage humain différent de l'autre, irremplaçable. Le clonage humain vide cette singularité humaine. Le clone n'est pas unique, on peut le reproduire en plusieurs copies. On estime alors que produire des êtres humains par autre chose que les lois de la génétique humaine, c'est les chosifier.

Lors du débat, les avis étaient partagés. Quelques personnes étaient contre le clonage et d'autres favorables. Ceux qui étaient contre ont mis en exergue la dignité de l'homme, ses valeurs qui risquent d'être bafouées. Quelle sera la réaction d'un clone quand il apprendra qu'il a été cloné.

Ceux qui sont favorables au clonage s'appuient sur la science et la technologie qui améliorent les conditions de vie de l'homme. Une personne dans l'assistance a soutenu que la première expérience de clonage a eu lieu dans la Bible quand, dans Genèse, Dieu a fait dormir Adam pour créer Eve à partir de la côte d'Adam.

Mgr Daniel Landu Mayi prit la parole pour dire : "Mais nous nous trouvons devant un phénomène nouveau et préoccupant. Il faut beaucoup de sérénité pour pouvoir l'appréhender comme il faut. La science fait ses progrès. Peut-on arrêter ses progrès ? Je pense que non. Il faut étudier ces techniques, savoir comment elles fonctionnent, pour éviter que l'humanité ne se retrouve dans une situation catastrophique. Nous devons faire de cette technique un problème non seulement éthique, mais aussi politique". (source : aa)

Pour plus d'informations : Agence Allafrica

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