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18.01.03 - Volés en Centrafrique, vendus au Tchad.

A bien y regarder, on peut trouver sur un des marchés de Mondou au Tchad, de nombreux objets qui constituent le butin des pillages et assauts perpétrés par les rebelles dans les structures missionnaires.

Lavées et luisantes, si belles qu'elles sont aisément repérables, les deux jeep exposées dans un marché de Mondou, gros centre urbain du Tchad sud occidental, sont facilement reconnaissables. Même sans plaques d'immatriculation, il s'agit bien de véhicules volés aux missions catholiques dans le nord de la République Centrafricaine il y a quelques semaines.

On y repère facilement les panneaux solaires, des meubles et tout ce qui a systématiquement été volé au cours des trois derniers mois: le matériel a facilement franchi la frontière pour finir sur les marchés de Mondou et d'autres localités du Tchad. Les protagonistes du trafic illégal sont les bandes armées qui en octobre dernier tentèrent de renverser le président Ange Félix Patassé.

Eloignés de la capitale, les miliciens ont commencé à semer la terreur dans tout le nord du Centrafrique. Les premières cibles ont été les missions mais aussi les hôpitaux, les édifices publics et les bureaux des organisations internationales, tous saccagés de façon systématique par les rebelles.

Normalement les pillards ne s'en prennent pas trop aux victimes mais "nettoient" tout ce qu'ils trouvent dans les structures "visitées". Depuis longtemps les autorités de Bangui accusent le Tchad de soutenir ces bandes armés, qui ont désormais une grande partie du nord du pays entre leurs mains. Le cas retentissant de recel mis en lumière par l'Agence Misna renforcerait l'hypothèse de liens directs entre les rebelles opérant en territoire centrafricain et d'autres bandes au Tchad.

Malgré l'effort du gouvernement de Bangui, les razzias se poursuivent, impunies. L'ultime épisode remonte au 16 janvier, lorsque la structure religieuse des frères capucins à Bocaranga, à l'extrême nord-ouest du pays, a été prise d'assaut pour la seconde fois. Les rebelles de Bozizé ont dévalisé la mission qui avait déjà été attaquée il y a quelques jours. Après cet énième épisode, les frères ont décidé de quitter de façon temporaire la structure. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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