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18.01.03 - Avec l'Eglise qui est en Côte d'Ivoire.

Malgré la situation qui règne dans le pays, 12 évêques sur 16 ont pris part le mardi 14 janvier à la 75è Assemblée plénière de la conférence Episcopale de Côte d'Ivoire au centre Kizito d'Abengourou.

Abengourou, signifie "la cité de la paix", un lieu où, selon des responsables politiques et administratives, chrétiens, musulmans et populations allogènes, vivent en parfaite concorde en cette période de guerre que traverse le pays.

L'assemblée a désigné deux évêques pour représenter la Conférence épiscopale à Paris, où se déroulent actuellement les pourparlers de paix entre le gouvernement et les représentants de l'opposition armée. Le cardinal Bernard Agré, archevêque d'Abidjan, et Mgr Paul Dacoury-Tabley évêque de Grand-Bassam seront acompagnés du P. Célestin Gnako, professeur à l'Université du Centre Afrique, l'UCAO.

Ont assisté à l'ouverture de cette session, les autorités politiques et administratives de l'Indenié, ainsi que le roi nanan Boa Kouassi III et ses notables. En l'absence du président de la conférence, Mgr Vital Kobenan Yao, convalescent, le mot d'ouverture, qui situe déjà sur l'orientation des travaux a été dit par le vice-président, Mgr Laurent Mandjo,l'évêque de Yopougon.

Il a parlé de la rencontre de Paris et des conditions pour une paix véritable en Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens en sont conscients, la rencontre de Paris est déterminante pour la nation ivoirienne. Par la bouche de leur porte-parole, les évêques ont souhaité que ce sommet soit le lieu d'une manifestation éclatante de la vérité. Ils l'ont déjà dit à maintes reprises et ils continuent à croire que seule la " vérité nous libérera vraiment ".

Ils estiment aussi qu'il faut travailler au renouvellement intérieur des personnes, en étant plus proches des coeurs blessés, des esprits traumatisés et des corps mutilés, qui ont, selon eux, besoin d'être aidés et suivis pour renoncer aux sentiments destructeurs de la haine et de la vengeance.

Sans cette option déterminante, en particulier pour les hommes politiques, " notre avenir ne sera qu'une répétition de notre passé, nous nous condamnerons à vivre dans le futur ce qui nous cause tant de souffrance dans le présent. Ils refusent donc que les Ivoiriens se contentent de simples résolutions et de fallacieuses concessions, qui ne font que masquer les vrais problèmes.

Mgr Laurent Mandjo a indiqué que, dans cette situation de crise politico-militaire que vit la Côte d'Ivoire, il s'agit pour l'Eglise Catholique de s'affirmer comme une Eglise plus unie, plus forte, et plus engagée dans la recherche de la justice et de la paix dans le monde.

" Nous devons être conscients que nous courons nous aussi le risque de trahir le peuple, si nous ne saisissons cette occasion pour assumer de façon plus courageuse et plus efficiente les responsabilités qui nous incombent en tant que pasteurs ".

En ces moments douloureux que traverse le pays, les évêques estiment aussi qu'ils ont un devoir d'affermissement de la foi. Car les fidèles désemparés, découragés, et parfois désespérés, se trouvent fortement ébranlés par ces tensions interminables. , ils perdent très vite les repères de la foi.

Ils se donnent aussi pour mission la purification de la mémoire. Personne, selon eux, ne peut se prévaloir d'une innocence " immaculée ", sans courir le risque de gravement se tromper. " Nous sommes tous coupables. Le problème, c'est que personne ne veut reconnaître sa part de responsabilité pour assumer sa culpabilité. L'Eglise catholique a aussi, à cette occasion, réaffirmé sa mission. Celle d'être une Eglise prophétique au service du monde. Une Eglise qui n'a pas peur de dénoncer en toute impartialité les dérives socio-politiques et les agissements contradictoires de ceux qui ont en charge la gestion de la cité." (source : fm)

Pour plus d'informations : Fraternité Matin - Abidjan

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