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22.01.03 - Zimbabwe : Les Eglises regrettent la décision du gouvernement.

Plusieurs associations religieuses et civiles du Zimbabwe déplorent la fermeture de l'organisation humanitaire "Amani" soutenue par les Eglises qui aidait les victimes de la violence.

Les menaces et intimidations du gouvernement de Robert Mugabe ont eu raison d'elle. La Fondation Amani dispensait une assistance médicale et un soutien psychologique aux victimes de la violence, dont beaucoup avaient été agressées par des partisans de l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (ZANU-PF).

La Fondation a fermé ses bureaux de Harare et de Bulawayo il y a environ trois semaines à la suite de menaces proférées contre sa direction et son personnel. Les menaces et intimidations du gouvernement de Robert Mugabe ont eu raison d'elle.

"Cela fait partie des mesures de répression du gouvernement contre la société civile et c'est une menace très grave à l'encontre de ceux d'entre nous qui oeuvrent en faveur de la démocratie au Zimbabwe", a déclaré Lovemore Madkuku, président de l'Assemblée nationale constitutionnelle, une coalition non gouvernementale, à l'agence oecuménique ENI.

Jonah Gokova, coordinateur du Réseau national des pasteurs, déplore également la fermeture de la Fondation, qui est intervenue un mois après que July Moyo, ministre du Service public, eut déclaré devant le parlement que l'organisation n'était pas "adéquatement enregistrée" et que ses leaders risquaient d'être arrêtés.

Les journaux du gouvernement, "Herald" et "Sunday Mail" ont publié une série d'articles accusant la Fondation d'être, entre autres, une filière permettant d'acheminer des fonds britanniques au parti d'opposition - le "Mouvement pour le changement démocratique" - et de cacher ceux qui veulent échapper à la justice, sous le prétexte d'assistance aux victimes de la violence.

L'organisation a vigoureusement récusé ces accusations. Selon l'archevêque catholique romain de Bulawayo, Pius Ncube, membre du conseil d'administration de la Fondation, celle-ci prend ces menaces très au sérieux. "Rien ne garantit, a-t-il dit, que les autorités ne mettront pas leurs menaces à exécution."

En octobre de l'an dernier, la police a effectué plusieurs descentes au siège de la Fondation. Elle a arrêté Frances Lovemore, un des cadres, pour un article accusant des membres de la brigade des jeunes de la ZANU-PF d'avoir enlevé et violé des jeunes filles et des femmes. Egalement à cette date, le président Mugabe avait attaqué les organisations d'entraide internationales travaillant au Zimbabwe, en les accusant de "s'ingérer dans nos affaires intérieures". (source : apic/eni)

Pour plus d'informations : Agence ENI


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