27.01.03 - RD Congo : Je dénoncerai
les crimes.
"Je n'ai rien à craindre, c'est mon ministère: je ne peux pas garder
le silence. Si je vois des crimes ou des violences, je dois et je veux
les dénoncer".
C'est d'un ton serein et avec des paroles décidées que Mgr Melchisedec
Paluku Sikuli, évêque de Butembo-Beni, à l'est de la République
Démocratique du Congo, répond aux "soi-disant" menaces de mort qui auraient
été formulées contre lui ces jours-ci. La presse et les radios locales
ont fait état des menaces dont l'évêque est l'objet
en effet. Il serait en danger de mort à cause des courageuses dénonciations
qu'il a faites ces derniers temps.
Rappelons qu'à la fin du mois de décembre, Mgr Sikuli avait révélé à
l'agence Misna que les miliciens du Mouvement de Libération du Congo
(MLC) de Jean-Pierre Bemba avaient commis des violences atroces et des
actes de cannibalisme lors des combats qui ont ensanglanté la région.
"Ces violences" commente à présent l'évêque, "ont été vérifiées par
le personnel de la MONUC (mission de l'ONU en ex-Zaïre), qui a interrogé
les déplacés. Cela signifie que j'ai dit la vérité".
Mais il ne se sent pas en danger: "Je suis tranquille et je ne sens
peser le poids d'aucune menace. J'effectue sereinement mes activités
pastorales. Mais il est impossinle de ne pas parler. Si quelque chose
se produit encore, nous serons les premiers à le dénoncer".
Durant les combats entre les troupes du Rassemblement Congolais pour
la Démocratie-Mouvement de Libération de Mbusa Nyamwisi et les hommes
de Bemba et de son allié Roger Lumbala, leader du RCD-National, des
dizaines de milliers d'habitants de l'Ituri ont dû prendre la fuite.
En marge des affrontements, selon ce que révèle une enquête des Nations
Unies, les hommes de Bemba ont commis des actes de cannibalisme, des
exécutions sommaires, des viols et des pillages.
La MONUC a corroboré ces graves violations des droits humains
et défini les hommes de Bemba des "monstres". Les victimes les plus
touchées ont été les Pygmées et les Nande, dans les villages situés
entre Mambasa et Beni. C'est notamment grâce aux dénonciations de Mgr
Sikuli que l'affaire a été prise en considération par le Conseil de
Sécurité des Nations Unies, qui a imposé aux factions, à travers la
MONUC, de mettre fin aux massacres. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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