29.01.03 - Une lecture éthique et
religieuse du secret.
Qu'il
soit professionnel, lié à la confidence ou à la
confession, le secret pose des problèmes éthiques. Jusqu'où
se taire ? à partir de quand le silence devient-il complicité
?
Nombre d'avocats sont confrontés, de graves dilemne. Si la loi
française fixe clairement lesl imites du secret professionnel,
elle ne régit pas les cas de conscience qui peuvent en découler.
Seule la nécessité de protéger des personnes dans
leur être physiqu peut justifier une dénonciation, mais
la décision est toujours délicate.
Elle l'est tout autant pour les prêtres qui sont amenés
à entendre des propos graves dans le cadre du sacrement de la
confession. Les récentes affaires de pédophilie ont soulevé
ce problème, qui a touché les évêques eux-mêmes
qui, mis au courant par un de leurs prêtres, se sont trouvés
devant la difficile question de la lévée de la confidentialité
et des limites fixées par la loi et la conscience.
Sur ce sujet, les avocats du barreau de Lille ont réuni les représentants
des confessions catholique, protestante, juive et musulmane. Les approches
religieuses et les approches juridiques de sont même affrontées
parfois avec vigueur, en particulier lorsque le procureur de la République,
Philippe Lemaire, a déclaré :"Il n'existe aucun secret
qui puisse être opposable au juge."
Pour Mgr Defois, évêque de Lille, "il faut faire une
distinction entre la confession ou l'accompagnement spirituel (qui relèvent
du for interne) et ce qui a trait à la vie institutionnelle ou
la simple confidence (qui relèvent du for externe)."
..." Il faut souligner, insiste Mgr Defois, que le prêtre
ne peut donner le pardon de Dieu que si celui qui a commis une faure,
en particulier s'il y a des victimes, s'engage à réparer
le mal qu'il a fait. Dans les cas graves touchant à la vie physique
ou morale d'autrui, il ne peut être pardonné par Dieu s'il
n'est pas décidé à respecter la loi et à
se dénoncer lui-même à la justice."
Le pasteur réformé François Dietz fait remarquer
qu'il n'en est pas de même pour la tradition protestante pour
laquelle il n'existe pas de confession au sens sacramentel du terme.
Mais le pasteur est tenu au secret de la confidence et doit faire preuve
de discrétion sur tous les faits donbt il a connaissance.
"Seul ce secret permet d'offrir une écoute susceptible de
rejoindre les pesonnes dans leur détresse profonde." mais
il ajoute que le respect de ce secret n'exclut pas une prise de position
du pasteur qui doit amener la personne à faire son examen de
conscience. "On se doit parfois, en tant que citoyen, d'en parler
à des représentants de la justice."
Le rabbin Elie Dahan s'appuie sur le dreoit judaïque "Ne va
point colportant parmi les tiens, ne sois pas indifférent au
danger de ton prochain". Pour cette raison, il pense que l'exigence
du secret disparaît lorsqu'elle risque d'avoir des conséquences
graves pour autrui.
Le recteur de la mosquée de Lille va dans le même sens.
Le respect du secret reste la règle générale "sauf
lorsqu'il devient un élément susceptible de mettre en
danger l'honneur ou la vie d'autruit."
Reprenant ces lectures des représentants religieux, Me Pascal
Cobert, avocat au barreau de Lille, concluait :"Il est important
que la loi républicaine se pose les questions soulevées
par les représentants des religions et se fixe des limites."
(source : la croix)
Pour plus d'informations : La Croix
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