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01.02.03 - Suisse : Les enseignements d'un recensement.

Le volet religieux des résultats du recensement fédéral de l'an 2000 vient d'être publié. Il indique une transformation du paysage religieux de la Confédération et la Conférence des évêques suisses, la CES, vient d'en donner une première et rapide analyse.

Cette transformation est importante. Par exemple, le nombre des Suisses et des Suissesses qui ne se sentent plus appartenir à une Eglise ou à une communauté religieuse augmente. Une forte population immigrée arrive en Suisse avec d'autres traditions religieuses. Le vieillissement démographique touche les Eglises nationales. La population de l'Eglise évangélique réformée est notamment particulièrement âgée.

Les protestants ne prédominent plus que dans le canton de Berneet dans certaines communes des Grisons et du canton de Schaffhouse; les catholiques romains prédominent encore dans les cantons de Fribourg, du Jura, du Valais, du Tessin, d'Appenzell Rhodes-Intérieures et en Suisse centrale, sauf à Lucerne et ses environs.

Nous vous renvoyons, pour une étude plus exhaustive, à l'analyse qu'a présentée l'agence Apic. Nous donnons ici le premier communiqué de la conférence des évêques suisses :

... " (ce recensement) indique une transformation du paysage religieux dans notre pays. L'Office fédéral de la statistique fait part d'un recul du nombre de fidèles catholiques-romains depuis 1990, tant en nombre absolus (-124'434) qu'en termes relatifs (-3,9%). Ces chiffres méritent d'être commentés."

... "On sait que depuis plusieurs décennies, la société se sécularise et que le nombre des fidèles des Eglises dites traditionnelles est en recul. Il n'y a donc en cela rien de vraiment nouveau. En revanche, si l'on observe les chiffres dans le détail, on constate que le nombre de catholiques-romains a certes reculé de 3,9%, mais que cette baisse est principalement due au phénomène migratoire: on enregistre -10,1% d'étrangers catholiques-romains; or on sait que de nombreux ressortissants de pays latins, traditionnellement catholiques, sont repartis chez eux."

... "Dans le même temps, les nouveaux arrivants proviennent souvent de pays majoritairement d'autres religions et cultures. En revanche, si l'on observe le pourcentage de catholiques-romains parmi la population suisse, la baisse n'est plus que de 2,1% en dix ans, ce qui peut être considéré comme une fluctuation compréhensible dans le contexte de notre société."

... " On aurait pu s'attendre à une baisse plus importante, notamment aussi en raison de la baisse de la natalité! En ce sens, ce résultat est plutôt rassurant. Toujours est-il que le paysage religieux se transforme en effet et que les Eglises "traditionnelles" doivent envisager sereinement les enseignements à en tirer."

... " Un premier élément est certainement la recherche de nouvelles formes d'accompagnement pastoral, principalement dans les villes. Le nombre de personnes sans appartenance religieuse augmentant fortement, il conviendra notamment de développer les instruments d'un vrai dialogue avec elles."

... " Par ailleurs, les missions catholiques linguistiques sont un instrument important de cette pastorale et leur rôle est à valoriser. Enfin, le dialogue oecuménique avec les Eglises et communautés chrétiennes moins implantées jusqu'à présent dans notre pays (notamment les Eglises orthodoxes) revêtira certainement une importance accrue à l'avenir." (source : ces)

Pour plus d'informations : Conférence des évêques suisses
Un commentaire très circonstancié a été publié par l'agence suisse Apic, commentaire que vous pouvez obtenir auprès d'elle. Agence APIC

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