08.02.03 - Afrique : Discerner les urgences
missionnaires.
La
Conférence Episcopale Régionale de l'Afrique de l'Ouest, la CERAO, s'est
réunie à Bamako autour du thème: "Discerner les urgences missionnaires",
mais elle ne pouvait ignorer le climat de guerre et de famine qui est
celui de la plupart de leurs diocèses.
Cette 15ème assemblée générale, pour ses 40 ans, a ouvert ses portes
à 65 autres évêques africains, des évêques anglophones d'Afrique de
l'Ouest, ainsi que des évêques du centre et du sud du continent. La
matinée du 4 février a été consacrée à la cérémonie d'ouverture, qui
eu lieu au Palais de Congrès de Bamako sous la présidence du Premier
Ministre malien Mohamed Ag Hamani. L'Assemblée clôturera
ses travaux le 9 février.
"Cette assemblée plénière se tient à un moment où la famine, les maladies,
la pandémie du Sida et les guerres fratricides constituent le lot de
souffrances du monde et de l'Afrique", a souligné Mgr Jean Zerbo, archevêque
de Bamako. "Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer notre
solidarité avec la Conférence épiscopale de la Côte d'Ivoire et à travers
elle à tout le peuple ivoirien."
Mgr Adrien Sarr, archevêque de Dakar et président de la CERAO, a loué
les mérites de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO), qui "permet déjà la libre circulation des personnes, des frontières
orientales du Nigeria à l'Océan Atlantique" et qui "amorce la libre
circulation des biens, et envisage l'adoption d'une monnaie unique et
un embryon d'union politique avec la mise en place d'un Parlement".
Mgr Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani et président du SCEAM
(Afrique et Madagascar) a souligné ce qu'était la paix,
au nom de tous les pays en guerre sur le continent : Burundi, Côte d'Ivoire,
Congo-Brazza, Congo-Kinshasa, République Centrafricaine, Casamance au
Sénégal, Soudan, etc.
... " La paix du Christ, c'est le Christ Lui-même : car elle participe
de sa nature théandrique. Le Christ est par nature dialogue : dialogue
harmonieux et non conflictuel de deux natures en une personne ; dialogue
rédempteur entre Dieu et les hommes d'une part et entre les hommes d'autre
part. Aucune paix durable ne s'obtient en dehors du dialogue, surtout
si les négociations de paix deviennent un monologue truffé d'intérêts
partisans. Mais il faut que le dialogue se passe dans la vérité, la
justice, la loyauté, visant à des intérêts qui transcendent les individus
en dialogue, c'est-à-dire le salut de la multitude."
… " L'Eglise-Famille de Dieu est le lieu de la paix, de la réconciliation
et du pardon. Le Christ est notre paix, parce qu'en son corps sur la
croix, il a crucifié la haine (Ep 2,17). Voilà pourquoi il n'y a pas
de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon, il n'y a
pas de paix sans réconciliation, car le pardon est la mesure de l'amour
parce que l'un et l'autre n'attendent pas le retour de l'ascenseur "
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on
aime " (Jn 13,35), dit Jésus."
... " Lorsqu'on a donné sa vie, on ne peut plus voir l'amour en
retour. La paix du Christ ne s'arrête pas au silence des armes, mais
l'appelle comme une conséquence, car elle est la paix-fraternité : on
ne tue pas son frère, même si le crime de Caïn se répète de génération
en génération. On n'a pas découvert le frère car on n'a pas découvert
le Père. Ce fut le drame de l'enfant prodigue et de son frère aîné,
c'est le drame de nos peuples en guerre."
... " La paix du Christ est une paix de pécheurs pardonnés, qui
n'osent pas jeter la pierre aux fauteurs de troubles et de conflits,
mais qui se font artisans de paix et de réconciliation par un effort
de médiation au dessus des parties en conflit. La paix du Christ est
d'abord intérieure, elle est la victoire de l'homme sur soi-même avant
d'être une victoire sur les autres. La paix du Christ n'est extérieure
que parce que d'abord elle a été intérieure. La paix du Christ est un
don de Dieu, demandons-la-lui. Elle est un héritage du Christ, respectons-le."(source
: cerao)
Pour plus d'informations : CERAO
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