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03.02.03 - USA : L'Eglise et ses vieux critères.

L'ambassadeur américain près le Saint-Siège s'est permis de critiquer la politique du Vatican, publiquement et à Rome même où il réside, ce qui est une triste "première" dans le monde diplomatique.

Il existe en effet une règle de respect dans les relations officielles des diplomates de ne jamais critiquer, lorsqu'ils sont en poste, les faits et gestes du gouvernement auprès duquel ils sont habilités. Or dans un entretien avec des correspondants de l'Agence Reuter, l'ambassadeur des USA, Jim Nicholson, n'hésite pas à dire que les esprits intelligents et réfléchis devraient se demander s'il ne fait pas réviser les critères de la "guerre juste".

Jim Nicholson, en effet, s'est particulièrement dit "déconcerté" par les récentes déclarations du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican. "Je ne sais pas s'il faut ou non changer les critères de la doctrine dite de la guerre juste, mais les faits ont beaucoup changé", a déclaré l'ambassadeur Jim Nicholson, qui fait du "lobby" à Rome pour "vendre" la nouvelle politique américaine de la "guerre préventive".

Il a même convoqué à Rome, pour le 10 février prochain, un théologien conservateur américain, Michael Novak, afin de prouver qu'une éventuelle guerre en Irak serait "juste". "Ces critères vieux de plusieurs siècles sont-ils toujours valides ? " "L'analyse, a-t-il affirmé, doit prendre en compte l'évolution de la vitesse et de la puissance des armes de destruction de masse. La définition de provocation ou d'agression doit par ailleurs prendre en compte les conséquences d'une attente".

"Les nouvelles menaces, dit-il encore, incitent les esprits intelligents et réfléchis à se demander : 'ces critères vieux de plusieurs siècles sont-ils toujours valides' ? Doit-on attendre d'être frappé en premier lorsque cette frappe pourrait tuer des millions de personnes ?'

Le 29 janvier, avait déclaré "l'inutilité" de "discuter pour savoir si la guerre est préventive ou non, car il ne s'agit certainement pas d'une guerre défensive". "Déconcerté" par cette déclaration, J. Nicholson a répondu que "si le Saint-Siège met sa foi dans les Nations Unies, il semble nécessaire qu'il laisse le processus en cours se dérouler et attende de voir ce que la communauté internationale décidera". (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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