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08.02.03 - Inquiétudes face à la guerre en Irak.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer a rencontré vendredi le pape Jean Paul II pour examiner la crise irakienne et tous deux ont dit leur inquiétude face à l'éventualité d'une guerre.

Ils ont également appelé le régime de Saddam Hussein à désarmer. A l'issue d'un entretien d'une vingtaine de minutes avec Jean Paul II, le chef de la diplomatie allemande a réaffirmé que son pays ne participerait pas à une offensive militaire contre l'Irak. Il a ajouté que l'Allemagne, comme le Vatican, multipliera ses efforts pour contribuer à la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité sur le désarmement de l'Irak.

Le porte-parole du pape, Joaquin Navarro-Valls, a rappelé à cette occasion que les autorités du Vatican avaient réitéré les positions du Saint-Siège "en faveur d'une paix et de solutions respectueuses des règles internationales". "La responsabilité des deux camps a également été soulignée."

De toutes parts, des responsables d'Eglise se prononcent contre une intervention militaire en Irak. Une réunion d'urgence de responsables d'Eglise de plus de 10 pays européens et des représentants d'Eglise des Etats-Unis et du Moyen-Orient, a rejeté le recours à la force militaire contre l'Irak. Les participants ont souligné qu'une guerre aurait "des conséquences humanitaires inacceptables", entre autres le déclenchement éventuel d'une guerre civile et de troubles graves dans toute la région du Moyen-Orient.

Cette déclaration avait été présentée à Berlin le 5 février, juste quelques heures avant l'intervention de Colin Powell, secrétaire d'Etat américain, devant le Conseil de sécurité. "Nous déplorons le fait que les nations les plus puissantes de ce monde considèrent de nouveau la guerre comme un instrument acceptable de politique étrangère."

La rencontre de Berlin avait été organisée par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), dont le siège est à Genève, et les participants étaient accueillis par l'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD), la principale organisation protestante d'Allemagne.

La semaine dernière, 46 responsables religieux des Etats-Unis ont demandé à rencontrer le président George W. Bush pour le mettre en garde contre une guerre avec l'Irak en soulignant que "c'est une question morale et éthique de la plus haute importance".

En Grande-Bretagne, dont le premier ministre, Tony Blair, est vu comme le plus fidèle allié étranger du président Bush, les évêques de l'Eglise d'Angleterre ont déclaré en janvier que toute action militaire immédiate contre l'Irak serait "peu sage et prématurée".

En Suède, l'archevêque K.G. Hammar a décrit à maintes reprises une guerre éventuelle contre l'Irak comme une action "immorale et peu judicieuse" et "une menace pour la paix et la sécurité, non seulement dans la région, mais dans le monde entier".

En Norvège, des responsables de l'Eglise, entre autres le président du Conseil de l'Eglise norvégienne, Thor Bjarne Bore, ont souligné qu'une guerre contre l'Irak serait "contraire à l'éthique, illégitime et imprudente" et ont appelé les leaders politiques à ne pas soutenir une telle guerre.

En France, Marcel Manoël, président du Conseil national de l'Eglise réformée, a appelé le gouvernement français à "soutenir résolument" tous les moyens permettant d'aboutir à la paix.

En Suisse, La Conférence des évêques catholiques a dit un non clair à toute intervention armée en Irak et rappelé que les principales victimes d'une guerre seraient les populations civiles.

En Afrique du Sud, la Conférence épiscopale (catholique) d'Afrique australe a appelé le président George W. Bush et le premier ministre britannique Tony Blair "à s'abstenir d'une offensive armée contre le peuple irakien". (source : eni)

Pour plus d'informations : Agence ENI

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