13.02.03 - Kenya : Une commission de la Vérité.
Pour
traiter des affaires de corruption, commises sous l'ancien gouvernement,
le gouvernement actuel va mettre en place une commission de la vérité
à la demande des Eglises.
Ces affaires se monteraient à 1,6 milliard de dollars selon les
estimations, auxquels s'ajoutent des violations des droits de la personne.
Les responsables d'Eglise ont souligné que la commission, suscitée par
une démarche similaire en Afrique du Sud, aurait dû être mise en place
depuis longtemps.
"Les Kenyans sont anxieux de connaître la vérité", fait remarquer Peter
Machira, de l'Eglise anglicane Saint-Marc à Nairobi. Les responsables
religieux demandent que la commission se penche sur les violences tribales
du passé, les attributions illégales de terres, les morts non résolues
d'ecclésiastiques et de politiciens.
Selon un rapport de l'actuel gouvernement cette corruption aurait coûté
au pays l'équivalent de 1,6 milliard de dollars entre 1990 et 1999.
"Nous devons nous réconcilier et nous laver de ces erreurs", demande
de son côté un prêtre catholique le P. Emmanuel Ngugi,
qui exhorte les Kenyans à comprendre que le nouveau gouvernement ne
recherche pas la vérité dans un but de vengeance, après la mise à l'écart
du parti de l'Union nationale africaine du Kenya du président Daniel
Arap Moi.
"Nous invitons ceux qui sont accusés à reconnaître leurs erreurs passées
et à demander pardon", a ajouté le prêtre. La mise en place de la commission
a été annoncée par Kiraitu Murungi, le nouveau ministre de la Justice
et des affaires constitutionnelles, lors de la prestation de serment
du nouveau cabinet après les élections de décembre.
"Nous avons beaucoup appris de la Commission de vérité et de réconciliation
de l'Afrique du Sud et d'autres commissions en Amérique latine", avait
alors déclaré Kiraitu Murungi. Le ministre de la Justice du Kenya a
précisé que la commission serait chargée d'entendre les
témoignages des victimes des abus et des auteurs de ceux-ci.
La Commission de vérité et de réconciliation sud-africaine, à
l'époque avait été présidée par l'ancien archevêque
anglican du Cap, Mgr Desmond Tutu, et, durant trois années, avait
examiné les cas de violations des droits de la personne commises durant
le régime de l'apartheid. Elle avait été autorisée à accorder l'amnistie
à ceux qui reconnaissaient leurs crimes. (source : eni)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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