15.02.03 - La délégation romaine
de retour d'Athènes.
Le
Saint-Siège et l'Eglise orthodoxe de Grèce ont confirmé leur volonté
de poursuivre un dialogue commun et de faire ainsi un pas de plus dans
le dialogue oecuménique.
La délégation de l'Eglise cathlique romaine, dirigée par le cardinal
Walter Kasper, est rentrée le 14 février d'Athènes. Au cours de la visite
de quatre jours, le prélat a notamment annoncé la tenue, en mai prochain,
d'un symposium sur la primauté du pape, principal obstacle au dialogue
oecuménique.
Cette visite fait suite à la venue à Rome d'une délégation de l'Eglise
orthodoxe de Grèce, en mars 2002, elle-même considérée comme le "fruit"
du voyage de Jean Paul II en Grèce, en mai 2001. "Ces visites sont le
signe concret de notre volonté de persévérer dans l'amour fraternel",
affirme Jean Paul II dans un message remis à l'archevêque d'Athènes
et de toute la Grèce, Mgr Christodoulos, par le cardinal Kasper.
Pour le pape, le dialogue entre les deux Eglises doit notamment se baser
sur une collaboration active dans le cadre de la construction européenne.
Alors que le traité constitutionnel de l'Union européenne est en cours
d'élaboration, Jean Paul II insiste sur le fait qu'une telle collaboration
serait "un remède efficace au relativisme idéologique si diffus en Europe,
à un pluralisme éthique qui oublie les valeurs durables, et à une forme
de mondialisation qui laisse l'homme insatisfait parce qu'elle supprime
ses légitimes aspirations".
Au cours de la visite de la délégation vaticane, les représentants des
deux Eglises se sont entretenus en privé. Pour sa part, le cardinal
Walter Kasper a particulièrement souligné "l'espoir" que représentent
les dernières avancées du dialogue ocuménique.
Ces visites bi-latérales avec les divers patriarcats orthodoxes
se multiplient actuellement : en mars 2002, une délégation orthodoxe
de Grèce vient à Rome ; en mai, le voyage de Jean Paul II en
Bulgarie ; en octobre, la visite à Rome du patriarche orthodoxe de Roumanie,
Teoctist ; fin janvier 2003, tenue d'un comité préparatoire pour l'activation
d'un dialogue au niveau de toutes les antiques Eglises d'Orient ; début
février, visite d'une délégation du patriarcat de l'Eglise orthodoxe
de Serbie à Rome.
"Toutes ces initiatives ne peuvent pas ne pas susciter de l'espoir",
a affirmé le président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens,
sans toutefois faire aucune allusion aux tensions existant entre le
Saint-Siège et le patriarcat de Moscou.
... "Accepter de nous rencontrer (...) sert à réveiller les consciences,
à mesurer le poids d'un passé qui nous a vu indifférents et étrangers,
et à entrevoir plus clairement notre responsabilité de chrétiens". "Nous
devons, a-t-il ajouté, soigner notre propre mal, celui de la division,
pour pouvoir agir de manière plus incisive et plus crédible".
Le cardinal Kasper a également annoncé la convocation, sur sa
propre initiative, d'un symposium sur le thème de la primauté du pape,
en mai prochain. Celui-ci, dont ni les dates ni le lieu n'ont encore
été officiellement fixés, verra notamment la participation de théologiens
orthodoxes.
De son point de vue, ces rencontres sont importantes et doivent être
intensifiées. Il a même insisté sur la nécessité "de trouver des moyens
plus adéquats" pour un dialogue plus serein. "Nous aurions besoin de
nous consulter plus souvent et de mieux structurer notre collaboration".
... " Dans la culture actuelle, on ne peut pas se passer de comités,
de groupes de coordination, ou encore de rencontres de programmation
qui se réunissent souvent. (.) Je me demande si nous ne pourrions pas
chercher à organiser entre nous le même 'noyau opérationnel et de liaison',
qui aiderait à la régularité des contacts et à la collaboration".
Sans répondre à toutes ces propositions, l'archevêque Christodoulos
s'est toutefois dit prêt à engager un dialogue sur des thèmes tels que
la construction européenne, la bioéthique, l'environnement et les droits
de l'homme. "C'est notre sincère espoir que nos délibérations communes
ne contribuent pas seulement à trouver des solutions à ces problèmes,
mais aident aussi à une plus grande compréhension et à un rapprochement
des deux Eglises". (source : apic)
Pour plus d'informations : Secrétariat
pour l'Unité des chrétiens.
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