17.02.03 - La famine pour 2.500.000 érythréens.
"
Depuis le mois de décembre, les dégâts causés par la sécheresse n'ont
cessé d'augmenter de jour en jour et, cette année, nous avons besoin
au moins de 601.000 tonnes de céréales pour faire face à l'urgence."
Mgr Menghisteab Tasfamariam, évêque de Asmara, la capitale de
l'Erythrée, parle ainsi de la grave crise alimentaire que traverse son
pays. "En Erythrée, a-t-il déclaré à l'agence
Fides, il y a au moins 1.400.000 personnes qui risquent de mourir de
faim, si l'on n'intervient pas par des aides concrètes. Pour 2003, on
prévoit que leur nombre s'élèvera à plus de 2.500.000. Les plus touchés,
comme toujours, sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes
âgées."
... " Cette année, nous avons besoin au moins de 601.000 tonnes
de céréales pour faire face à l'urgence. Notre gouvernement fait le
possible en distribuant un peu de grain dans les régions les plus touchées
par la sécheresse : Keren, Assab, et Barentu ; mais il s'agit d'une
goutte dans une mer de besoins. Il faut que la communauté internationale
intervienne tout de suite pour remédier à la sécheresse due aux faibles
pluies de 2002."
... " En effet, l'année passée, il n'y a pas eu ce qu'on appelle
les petites pluies, celles de la période entre mars et juin, très importantes
parce que' c'est dans cette période que l'on sème. Même les pluies de
juin-septembre (ce qu'on appelle les grandes pluies) sont arrivées avec
quatre semaines de retard, empêchant les cultures déjà rares de mûrir.""
... " L'Eglise, par mon intermédiaire a déjà lancé plusieurs
appels à la communauté internationale, et des aides arrivent. Le diocèse
de Bergame a recueilli 20.000 dollars pour acheter 100 quintaux de lait,
que la "Caritas" locale veille à distribuer à la population.
Nous remercions de grand cour la générosité de nos frères italiens,
et nous espérons que d'autres suivront leur exemple, parce que les besoins
sont vraiment très grands."
... "Chaque jour, des centaines, des milliers de personnes se présentes
dans nos centres missionnaires pour demander de la nourriture, mais
il est impossible d'aider tout le monde. Pour l'avenir, nous avons rédigé
une liste de priorités. La première est d'affronter l'urgence avec la
distribution de nourriture et de médicaments à la population. Le deuxième
point concerne la phase successive pour développer l'agriculture de
notre pays."
Des appels semblables montent de toute l'Afrique. "Aidez-nous,
dit Mgr John Baptist Odama, archevêque de Gulu, en Ouganda septentrional,
face à la situation des réfugiés internes au Pays qui vivent dans ces
camps d'accueil ". A cause de la guérilla qui sévit dans trois districts
de son diocèse, 800.000 personnes au moins ont été contraintes
de quitter leurs maisons pour s'entasser dans les camps de réfugiés.
Si l'on pense que la population totale de l'Archidiocèse est de 1.200.000
personnes, on se rend compte de la dimension de la tragédie." Il
y a plus de 10 ans que la guérilla domine la région, mais c'est seulement
cette dernière année que l'on est arrivé à un niveau aussi élevé d'insécurité,
au point de contraindre toutes ces personnes à quitter chez eux. Ces
gens vivent en étranger dans leur propre pays et dépendent de l'aide
internationale pour la nourriture. Ils ne peuvent en effet cultiver
leurs terres qui sont lointaines et situées dans les régions peu sûres.
L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture,
la FAO a annoncé des perspectives alimentaires défavorables en Afrique
subsaharienne. Elle évalue à environ 28 millions, le nombre de personnes
confrontées à de graves pénuries alimentaires dont 18 millionsen Afrique
de l'Est. Au total, 16 pays dans la région sont confrontés à une situation
alimentaire critique, lit-on dans le rapport de la FAO sur "la situation
alimentaire et les perspectives de récolte en Afrique subsaharienne".
Les 16 pays sont : l'Angola, le Burundi, la République Démocratique
du Congo, la République du Congo, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Guinée,
le Kenya, le Liberia, Madagascar, le Rwanda, la Sierra Leone, la Somalie,
le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda.
Selon les prévisions, la production alimentaire en Afrique australe
baissera fortement à cause des conditions climatiques défavorables,
tandis que la guerre civile continuera de perturber la production en
Angola, au Burundi, en République Démocratique du Congo, en Guinée,
au Liberia, en Sierra Leone et au Soudan. (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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