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27.02.03 - France : La triple paternité d'un prêtre.

La révélation de la triple paternité clandestine d'un prêtre du diocèse de Sées (Alençon) repose la question de la vie affective de certains prêtres et religieux.

Françoise (?) a révélé avoir eu ses trois enfants avec un prêtre aujourd'hui âgé dont elle reste la compagne depuis quarante ans. Cette révélation a été faite lors d'une émission du 30 janvier sur la chaîne nationale de France 2, où d'autres compagnes de prêtres ont donné leur témoignage, souvent anonymes, et toujours respectueux de l'Eglise, car la plupart de ces femmes sont des catholiques pratiquantes et ne veulent pas entraver le ministère sacerdotal que leur compagnon entend continuer d'excercer.

Les trois enfants de Françoise ont été stupéfiés par cette révélation. L'aîné, Olivier, âgé de 33 ans, a alors distribué une lettre dans la paroisse où officiait son père et l'a envoyée à Mgr Jean-Calude Boulanger, évêque de Sées. Une lettre de tristesse et de souffrance ...

"J'ai compris ce geste, a déclaré Mgr Boulanger à l'AFP, Agence France-Presse. Il dit aussi son "admiration pour le courage que Françoise a eu pour élever ses enfants. Nous soutenons Olivier et Françoise dans leurs souffrances et je suis prêt à les rencontrer." Mgr Boulanger est évêque de Sées depuis avril 2002.

Jeanine Marrocle, conseillère conjugale, qui a consacré un livre à des témoignages de compagnes clandestines de prêtres accueillies en psychothérapie (1992) n'hésite pas à dire que nul ne peut vivre heureux, dans une telle situation.

"La clandestinité, dit-elle, est toujours néfaste et produit du malheur. Pour la femme, pour les enfants quand il y en a, et pour le prêtre lui-même qui vit, célèbre, confesse dans le mensonge."... "Il n'est pas mal de s'aimer, ajoute-t-elle, à condition de rester dans la vérité."

Plusieurs évêques souhaitent un débat public autour de cette question de des compagnes clandestines des . "Même si nous savions, dit Mgr Noyer, évêque d'Amiens, à l'AFP, qu'il est difficile pour certains de vivre le célibat, nous y sommes tous attachés. Il n'y a pas de remise en cause. Toutefois, si cet événement révélait de nombreuses situations identiques, il ne serait pas question de fuir le problème. Nous souhaiterions, au contraire, qu'un effort de clarté et de courage soit entrepris, dans l'acceptation de tout l'humain."

Le secrétariat de la Conférence des évêques de France n'exclut pas qu'il puisse y avoir, un jour, un débat en assemblée autour de cette question. Mais on ajoute : "Ce n'est pas parce qu'il y a des divorces qu'on doit supprimer le mariage. Ce n'est pas parce qu'il y a de tels faits de la part de tel ou tel prêtre, qu'on doit supprimer le célibat." (source : cef/la croix)

Pour plus d'informations : La Croix


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