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05.03.03 - Philippines : Explosion à l'aéroport de Davao.

23 morts et 150 blessés : voici le bilan actuel de l'explosion survenue le 4 mars à 17 h 15, heure locale, à l'aéroport de Davao, sur l'île de Mindanao au sud des Philippines.

L'attentat a été revendiqué par le groupe islamiste Abu Sayyaf. Parmi les victimes, beaucoup d'étrangers en transit touristique. On compte également un missionnaire baptiste de l'Iowa (Etats Unis), le révérend William Hyde qui a été tué dans l'explosion alors qu'il rencontrait des collègues dans l'aéroport. Il résidait depuis 25 ans aux Philippines, dont 6 à 7 ans à Davao. Ses confrères baptiste originaire des USA ont été grièvement blessés.

Le président de la Conférence Episcopale des Philippines, Mgr Orlando Quevedo, confirme la thèse d'une "troisième force" cachée derrière l'attentat. Pour lui, le conflit sur l'île a pris une nouvelle forme, celle d'une "guerre avec des moyens exclusivement terroristes conduite par une troisième force en présence". L'archevêque l'a écrit dans un article intitulé "Terrorisme et guerre dans le sud de Mindanao", qui sera publié sur la revue de la Conférence Episcopale CBCP Monitor.

A ses yeux, la source de la crise actuelle est la récente "attaque de l'armée philippine contre les hommes du Front de Libération islamique Moro (FLIM) à Pikit, dans la province de Cotabato nord". De fait, Mgr Quevedo se demande qui se cache réellement derrière les affrontements déclenchés en février à Pikit, soulignant que dès les premiers jours, la présidente Gloria Macapagal Arroyo avait proclamé le cessez-le-feu mais que les militaires avaient continué à tirer. S'il existe vraiment une troisième faction, ajoute-t-il, les militaires doivent cesser d'accuser le FLIM qui est le principal groupe rebelle de Mindanao, tout comme ils devraient cesser de croire que les violences sont déclenchées par des intérêts économiques dans ces zones.

"Le terrorisme a déclenché le conflit bien au delà de ces motivations" a déclaré Mgr Quevedo, déduisant qu'à présent, le gouvernement devait lutter sur trois fronts: la guérilla communiste du NPA (Nouvelle Armée du Peuple), le FLIM et "un nouveau groupe terroriste". Dans ce contexte, des groupes qui se détachent de leurs organisations "continueront d'agir même après que les autorités aient conclu des accords de paix avec le groupe originel".

Il suggère donc que le gouvernement établisse immédiatement des accords avec les principaux mouvements rebelles, de manière à isoler les groupes mineurs, nés de scissions ou de divisions. Quant à l'offre du président américain George W. Bush de soutenir les autorités de Manille dans la lutte contre le terrorisme, l'archevêque affirme: "L'éventuelle participation aux combats de troupes étrangères ne fera qu'augmenter la résistance de la part des éléments armés et fera croître le dissentiment de la société civile". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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