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12.03.03 - RD Congo : Le ravage des sectes.

Au désarroi dans lequel vivent les populations de l'Afrique Centrale et des Grands Lacs, répondent des "illuminés" qui se présentent comme des sauveurs et même Dieu revenant sur terre. Un fait parmi d'autres.

Willy Mundundu est un illuminé généré par une longue période de chômage et la misère infra-humaine congolaise. Un beau matin il s'est improviseé "Dieu" sur la rue Ngungu n°35, quartier 3, commune de Masina. Comme il n'est pas interdit de rêver, le Dieu de Masina, fait de chair et de sang, a décidé de régner sur une secte.

Par ses sermons, des adeptes en majorité de sexe faible, affluaient par l'action de ce gagneur d'âmes. Surnommé "Homolela Dieu", ce chef spirituel d'un genre nouveau ne vivait que grâce à la poche de ses fidèles qui lui attribuaient par naïveté, des pouvoirs extraordinaires. Comme tout "dieu", il était censé opérer des miracles, par des prières et le jeûne prolongé.

A l'ombre de cette secte créée il y a plus de trois ans, il se passait des choses bizarres. que seuls les adeptes connaissaient. Au mois de février dernier, la disparition inexplicable d'un jeune garçon de 17 ans a obligé sa mère à saisir la Police d'intervention rapide qui a fait une étrange découverte. 5 hommes, 11 femmes et leurs enfants, tous malades et amaigris par un régime d'intenses prières et de jeûnes prolongés, semblaient condamnés à une mort certaine. Homolela Dieu leur avait promis une guérison-miracle.

Pour ses fidèles, Dieu ne fait jamais de fausses promesses. On ne peut douter de ses pouvoirs puisqu'il ne dépend de personne.

Un autre illuminé, Dieudonné Masanka, qui se disait pasteur, avait séquestré pendant des trimestres, une dame que rongeait une maladie. Si elle avait été acheminée à temps à l'Hôpital, les médecins auraient pu la soigner et la guérir. Mais elle avait préféré se soumettre aux injonctions du pasteur. Cet illuminé prétendait entrer de temps en temps en contact avec le ciel. Il ne voyait rien d'autre que la guérison de son adepte. Le miracle ne se produisait pas au bout d'un temps.

Une directrice d'une école maternelle, fervente chrétienne, en témoigne dans la journal "Le Phare de Kinshasa. Elle s'est souvent adressée à la police pour des familles qu'elle connait et qui sont "comme envoûtées" des responsables des sectes religieuses dites "groupes de prières" et "Eglises de réveil", dont ces responsables prennent le titre sans y appartenir.

Les nombreuses morts enregistrées à l'ombre de ces sectes et à l'insu des pouvoirs publics décident le ministère de la Justice à enquêter dans ces "Eglises de réveil". On ne doit pas laisser la sécurité des chrétiens entre les mains des aventuriers, ni des premiers illuminés venus. On peut déplorer la surveillance à outrance exercée sur les partis politiques d'opposition qui ne visent que l'instauration de la démocratie et l'avènement d'un Etat de droit.

Pourquoi ne pas s'occuper alors des sectes religieuses où des pratiques magiques sont mortelles ? L'ordre ne reviendra qu'en confiant les soins des malades aux médecins et la lutte contre la pauvreté aux ONG de développement. (source : le Phare)

Pour plus d'informations : Le Phare

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