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15.03.03 - Malawi : Lutter contre la famine.

Le Malawi, pays de l'Afrique sud-orientaledoit faire face pour la deuxième année consécutive à une très grave crise alimentaire. Un quart de la population survit grâce aux seules aides alimentaires internationales.

D'après les données de l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation (FAO), il y a actuellement 3.200.000 personnes (environ un quart de la population de 12 millions d'habitants) qui survivent grâce aux aides alimentaires internationales. En 2002, la récolte de maïs a été de 1.539.000 tonnes, avec une baisse de 10% par rapport à la récolte, déjà pauvre, de la saison précédente, qui était inférieure de 28% à la moyenne des 5 dernières années.

Mais la baisse de la production des céréales, due à la sécheresse, n'explique pas à elle seule la situation dramatique dans laquelle se trouve le Malawi. L'échec de la politique du gouvernement dans le domaine alimentaire est une autre des causes. Les experts citent en particulier la vente à l'étranger des réserves de maïs, décidée aussi sur la base de calculs erronés de la récolte de cassava, qui aurait dû substituer pour les habitants du Malawi le maïs vendu à l'étranger.

Malheureusement, les prévisions se sont révélées erronées, et le prix du maïs en février/mars 2002 s'est élevé de 5-6% par rapport à l'année précédente. Les paysans toujours plus affamés ont été contraints à vendre du bétail à des prix dérisoires pour acheter de la nourriture à des coûts toujours plus élevés. Un sac de maïs (suffisant pour nourrir une famille pendant 3 semaines/1 mois) coûte 10 dollars, quand le salaire moyen est de 15,20 dollars par mois.

La sécheresse a frappé durement également la source principale des entrées du Pays, la production de tabac (70% des entrées de l'Etat), qui a été en 2002 de 140 millions de tonnes, contre les 184 millions de l'année précédente, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des 532.000 personnes travaillant dans ce secteur.

Suite à la grave crise alimentaire, entre février 2001 et février 2002, les cas de malnutrition grave chez les enfants de moins de 5 ans se sont accrus de 80%, alors que de novembre 2001 à avril 2002, on a enregistré un taux de mortalité de 1,9 pour 1.000 enfants par jour. Certains habitants ont évité de mourir de faim en recourant à la contrebande de nourriture en provenance des pays voisins, Tanzanie et Mozambique, et à la chasse du gibier.

La situation est tellement désespérée que, d'après des estimations du Ministère de l'Agriculture du Malawi, plus de 45% de la récolte de maïs a été consommée encore " verte ", c'est-à-dire un ou deux mois avant d'être mûre. (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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