19.03.03 - Centrafrique : Une mission saccagée
Le
15 mars, dans les premières heures de la victoire qui a donné
le pouvoir aux fidèles de l'ancien chef d'état-major François Bozizé
il y a eu des pillages, y compris dans les locaux et centres de l'Église.
C'est ainsi que le Centre inter-diocésain d'accueil pour les missionnaires
qui se rendent dans la forêt a été saccagé. Les misssionnaires craignaient
en effet le pire. " Nous avions le sentiment qu'il allait y avoir un
tournant depuis le début de la semaine dernière, quand les forces de
Jean-Pierre Bemba ont quitté le Centrafrique ".
Bemba est à la tête du Mouvement de libération du Congo (MLC), un mouvement
de guérilla congolais qui soutenait le gouvernement du président centrafricain
Ange-Félix Patassé. " Les forces du MLC étaient le vrai bastion de Patassé
", disent les missionnaires, " et sans leur appui l'armée centrafricaine
s'est trouvée en grande difficulté, du fait qu'elle est très faible
".
Dernièrement, il y avait eu des affrontements entre les hommes de Bemba
et leurs alliés centrafricains, signe d'une fracture plus profonde qui
s'est avérée fatale pour le Président Patassé, qui se trouvait au Niger
lors de l'attaque des rebelles. " Le fait que le Président ne se trouvait
pas à Bangui peut avoir été un motif supplémentaire d'affaiblissement
du moral de ses hommes, qui n'ont pas opposé une forte résistance à
l'avancée de leurs adversaires. " C
Le Centre endommagé est géré par des soeurs franciscaines de
nationalité française, togolaise et burkinabé qui, heureusement, n'ont
pas subi de violences, mais qui ont été contraintes de fuir. On ne sait
pas qui sont les responsables, mais dans ce genre de situations, tous
s'adonnent au pillage, des rebelles aux soldats en déroute et aux civils,
surtout les jeunes de la rue.
Alors que l'incertitude persiste au sujet de la situation dans la Capitale,
dans les autres régions du pays le calme semble régner. " Ici, la situation
est calme, d'autant plus que les forces rebelles qui étaient présentes
dans la région se sont déplacées vers la capitale depuis jeudi dernier
en prévision de l'offensive ", disent les missionnaires contactés par
l'Agence Fides à Bouar, un gros centre dans l'ouest de la République
Centrafricaine, à 440 km de la Capitale.
" Les rares militaires gouvernementaux qui sont restés ont préféré s'enfuir,
en utilisant tous les véhicules qu'ils trouvaient. Deux de nos missionnaires,
qui étaient allés célébrer la Messe dans des villages à 40 km d'ici,
ont été contraints, à leur retour, d'accompagner des militaires en déroute
avec leur véhicule. Dans notre région aussi, on enregistre des pillages
dans les missions et au Dépôt du "Programme alimentaire mondial",
le PAM. La population vit encore dans la peur et ne sort plus de chez
elle, d'autant plus que le couvre-feu a été décrété de 7 heures du soir
à 6 heures du matin ". (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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