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29.03.03 - Afrique : Les guerres dont on ne parle pas.

" La situation politique en Côte d'Ivoire ne s'est malheureusement pas encore débloquée " font savoir les missionnaires contactés par l'Agence Fides à Abidjan.

" À la deuxième réunion du Conseil des ministres qui s'est tenue le jeudi 20 mars , les représentants des rebelles ne se sont pas présentés sous prétexte qu'ils n'avaient pas reçu de garanties suffisantes pour leur sécurité. On n'a donc pas réussi à couvrir les 9 postes ministériels réservés aux rebelles et, ce qui est plus grave, cela a entraîné un grave blocage qui pourrait conduire à la reprise des hostilités. On a l'impression que les rebelles n'ont pas réellement l'intention de participer au gouvernement ".

La crise en Côte d'Ivoire a éclaté en septembre 2000, quand un groupe de militaires a tenté un coup d'État. Ils ont conquis le Nord du pays, qu'ils contrôlent depuis lors et se sont regroupés dans un mouvement, le Mouvement patriotique de la Côte d'Ivoire (MPCI), auquel se sont joints deux autres mouvements qui opèrent dans l'Ouest du pays : le Mouvement pour la Justice et la Paix (MPJP) et le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO).

C'est précisément dans l'Ouest que la situation demeure grave. D'après ce que rapportent les missionnaires interrogés par l'Agence Fides : " Ici, malheureusement, on en est arrivé à ce que nous redoutions : l'affrontement ethnique. Les ethnies Yacouba et Guérer s'opposent dans des affrontements continuels, avec tout ce que cela implique comme violences en tous genres sur les civils."

..." À cela s'ajoute l'intervention des mercenaires libériens qui opèrent soit aux côtés des rebelles, soit en appui aux forces régulières. Ces mercenaires sont accusés par les civils d'être les principaux responsables des violences et des pillages ".

Une donnée positive est la visite effectuée le dimanche 23 mars à Bouaké par Mgr Paul-Siméon Ahouanan Djoro, évêque de Yamoussoukro. Bouaké est le principal centre du Nord contrôlé par les rebelles. L'évêque a célébré la sainte Messe dans la cathédrale, et il a ensuite rencontré la communauté ecclésiale locale avec laquelle il a passé un long moment de prière et de dialogue fraternel. Mgr Djoro a également rencontré les représentants des rebelles, qui ont exprimé le désir que l'Église continue à oeuvrer à la réconciliation nationale. (source ; fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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