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26.03.03 - Indonésie : L'Eglise et l'unité du pays.

L'Église indonésienne travaille à l'unité du pays et au développement économique et social de la population, en raison de ses activités culturelles, éducatives, sociales qui respectent les diverses ethnies et cultures de ce pays.

" Notre Église jouit d'une grande estime et reconnaissance ", ont dit, dans un entretien avec l'agence Fides, les évêques indonésiens en visite ad limina du 17 au 31 mars. L'exhortation apostolique "Ecclesia in Asia" - ont-ils expliqué - développe l'intuition selon laquelle l'action sociale et la promotion humaine font partie intégrante de l'évangélisation.

C'est pourquoi les chrétiens oeuvrent en faveur des valeurs universelles de la paix, la justice, la solidarité et la liberté, tout en étant attentifs à témoigner toujours de leur foi en Jésus-Christ. Rappelant que l'Indonésie est en proie à des courants séparatistes et à des désordres dans différentes régions comme la province d'Aceh à Sumatra, les îles Moluques dans l'est de l'archipel, la Papouasie et Bornéo, qui font courir au pays un risque d'éclatement, les évêques ont déclaré que l'Église est en première ligne dans le travail pour la réconciliation et l'unité.

" Le séparatisme, a dit Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque d'Amboine, est lié à la perception de l'injustice, du fait que le gouvernement central de Djakarta exploite les ressources naturelles dans différentes parties de l'Indonésie , sans qu'il y ait une retombée de bien-être sur les populations locales. Én raison de la composition hétérogène de l'Indonésie, une plus grande autonomie régionale est nécessaire ".

Cette opinion est partagée par Mgr Martinus Situmorang, évêque de Padang : " Pendant de nombreuses années, nous avons eu un gouvernement trop centralisé, qui a laissé peu de place à la créativité locale et au génie des diverses âmes et régions indonésiennes. Le sentiment d'injustice a poussé les gens à utiliser le drapeau de la sécession pour s'imposer, pour se faire entendre. L'Église dénonce depuis des années le fait que si le gouvernement continue à être corrompu, insensible, immoral, le pays risque de se désagréger ".

Mgr Situmorang vit dans l'île de Sumatra, où la province d'Aceh a, depuis peu, introduit la charia : " Avec la loi islamique, le risque est que les chrétiens se sentent étrangers dans leur propre pays. Quand la vie civile d'une région se base sur des principes religieux d'une seule partie de la population, il est inévitable que les minorités en souffrent. Aujourd'hui il y a encore une certaine prudence, il n'y a pas de signes d'intolérance, mais il n'en demeure pas moins que c'est une injustice ".

L'Église est présente dans le domaine économique et social. " Nous opérons dans un esprit de partage avec les gens, poursuit Mgr Situmorag, non seulement dans la charité envers les plus pauvres, mais aussi dans les secteurs de l'éducation, de l'assistance sanitaire et du développement économique, en promouvant la création de petites coopératives pour les paysans, les agriculteurs et les pêcheurs ".

..." L'Église a le devoir de rappeler au gouvernement que la richesse du pays doit être utilisée pour le bien commun, pour affronter les problèmes économiques et sociaux de la population, qui est subit encore les effets de la crise économique de la fin des années 1990 ".

" En Papouasie, ajoute Mgr Leo Laba Ladjar, évêque de Jayapura, nos prêtres sont très engagés dans le travail social et participent à l'assistance aux populations très pauvres. Beaucoup de prêtres vont en ville acheter des médicaments, de la nourriture, ou soutiennent de petits projets pour les paysans. Mais il faudrait peut-être donner plus de place à la catéchèse, à la formation et à la liturgie : soigner l'esprit, outre que le service de l'homme ".

A Bornéo, " l'Église organise des cours d'économie domestique et des coopératives pour le travail de la cellulose, fait savoir l'évêque de Sanggau, Mgr Giulio Mencuccini. Elle intervient aussi au niveau culturel, parce que les populations ont tendance à ne penser qu'à aujourd'hui, et pas à demain. C'est pourquoi nous avons encouragé la création de crédit-unions, de coopératives de micro-crédit, afin de susciter une mentalité de l'épargne ". (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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