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26.03.03 - Les Eglises devant la guerre en Irak.

Les événements qui ont précédé la guerre anglo-américaine contre l'Irak et la déclaration de guerre elle-même, ont été, de la part de toutes les Eglises, l'objet d'un rappel des véritables objectifs de la conscience.

Il ne s'agit pas d'un point de vue politique exprimée par le pape, les conférences épiscopales, le scrétaire du Conseil oecuménique des Eglises, les grands dénominations chrétiennes. Il s'agit d'un rappel fondamental qui a été lancé à tous les responsables gouvernementaux.

La déclaration du Vatican à ce sujet est claire et sans ambiguité : "Qui décide que tous les moyens pacifiques prévus par le droit inte rnational sont épuisés, assume une grave responsabilité devant Dieu, devant sa conscience et devant l'histoire".

Vous pouvez en trouver les textes et déclarations, dans leur intégralité, par l'intermédiaire du site de la conférence des évêques de France qui les a recensés.

L'attaque militaire de l'Irak par les Etats-Unis est "illégale, immorale, politiquement dangereuse et mal avisée culturellement", a pour sa part affirmé jeudi le Conseil oecuménique des Eglises (COE).

Interrogé le jeudi 20 mars sur l'antenne parisienne de Radio Notre-Dame, et KTO Télévision catholique, le cardinal Jean-Marie Lustiger demande de ne pas céder à "la panique que la médiatisation de l'événement est en train de susciter. Ce serait une erreur car la peur est mauvaise conseillère. Elle paralyse la raison et brouille le jugement. Il y a aujourd'hui d'autres guerres que les média ignorent".

Dans une déclaration faite également le jeudi 20 mars, la Conférence des évêques de Belgique dénoncent cette guerre. "Malgré les innombrables appels à la paix adressés aux deux parties et en dépit de tous les efforts diplomatiques déployés par la communauté internationale en général et tant d'autorités religieuses en particulier, la guerre en Irak n'a pu être évitée".

Le secrétaire général de l'Alliance réformée mondiale (ARM), le pasteur Setri Nyomi, a de son côté fait une déclaration condamnant "sans réserve cette guerre d'agression, et la mentalité unilatérale et impériale qui la sous-tend". Pour lui, aucun pays, quelle que soit sa puissance, ne peut agir sur la scène mondiale simplement comme il le veut.

Le pasteur Keith Clements, secrétaire général de la Conférence des Eglises européennes (KEK), a jugé la guerre "contraire aux principes du droit international" et demandé qu'une assistance humanitaire soit apportée à toutes les victimes sans restrictions imposées par les intérêts militaires.

Aux Etats-Unis, à New York, les responsables du Conseil national des Eglises (NCC) ont déclaré qu'ils priaient "pour les femmes et les hommes des forces armées des deux parties, qui courent de graves dangers dans une mission qui n'a pas été décidée par eux". "Nous nous sommes efforcés d'empêcher une intervention contre l'Irak, et nous sommes préoccupés pour toutes les vies aujourd'hui menacées par l'impuissance de leurs leaders à trouver des alternatives à la guerre."

En Grande-Bretagne, dont le premier ministre, Tony Blair est le plus dévot des fidèles de Bush, l'archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, à la tête des 70 millions d'anglicans dans le monde, a déclaré que l'action militaire contre l'Irak était "un nouveau terrain dangereux dont on ne pouvait connaître ni prédire les conséquences avec certitude".

A Paris, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, s'est joint au concert de protestations pour condamner le recours à la force. En Allemagne, les responsables des grandes Eglises protestantes et catholique romaine ont souligné dans une déclaration commune qu'il n'y avait aucune justification éthique ou légale à la guerre et qu'une "catastrophe humanitaire" en Irak devait être évitée.

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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