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02.04.03 - Forum interreligieux en Ouest africain.

Le Forum interreligieux ouest-africain et le Forum national des confessions religieuses de Côte d'Ivoire veulent sous, l'égide de la Conférence mondiale sur la religion et la paix en Côte d'Ivoire, mettre en synergie leurs expériences, pour la résolution des conflits régionaux.

En effet, après le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, la Côte d'Ivoire connaît aujourd'hui une guerre dont l'issue reste encore incertaine. Les deux Forum sont convaincus que les solutions recherchées devraient aider à ramener la paix en Côte d'Ivoire. Pour cela ils ont initié depuis lundi à l'hôtel Ivoire, un colloque des confessions religieuses ouest-africaines, sur le thème : " L'apport des religieux dans la résolution des conflits régionaux ".

Les pays présents sont le Ghana, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. " Si les hommes religieux de ces différents pays, déclare le président Guié, peuvent prendre la résolution de sensibiliser leurs concitoyens et leurs responsables politiques afin que nous puissions avoir l'arrêt des hostilités à l'Ouest pour que la paix revienne dans cette partie du pays, et dans la sous-région, ce sera une bonne chose ".

En Côte d'Ivoire, les religieux se sont évertués depuis le début de la crise à faire comprendre à l'opinion nationale et internationale que la crise n'est pas liée à un problème de religions. Mais depuis plusieurs années, la classe politique ivoirienne tient un discours très violent relayé aussi bien par les médias d'Etat que par la presse privée et internationale.

" Il faudrait de plus en plus un nouveau discours politique qui soit un discours qui apaise, qui rassemble, qui appelle à la tolérance et au pardon pour un apaisement des coeurs et des esprits ... Les partis politiques se battent pour le pouvoir et si toutes les garanties ne sont pas données, s'ils ne sont pas convaincus de la transparence du jeu, on va toujours revivre la même situation ".

Le second point discuté dans cette rencontre concerne la sincérité dans l'engagement patriotique. " Quand on fait une révolution pour combattre l'injustice et d'autres travers, il ne devrait pas avoir de conséquences négatives si les gens sont sincères. Mais si la révolution ne fait que reprendre ce qu'elle a dénoncé elle-même, on comprend aisément qu'il y aura une continuation de la guerre ".

Durant les débats, L'imam Binaté a fait une observation qui a mis à nu un certain malaise au sein des religieux ivoiriens, malgré les multiples rencontres et les campagnes menées ensemble pour la paix : " J'étais de ceux qui sont allés en France en marge des accords de Marcoussis pour dire qu'il n'y a pas de problème entre musulmans et chrétiens en Côte d'Ivoire, mais, je crois que je me suis trompé. Je doute de la sincérité de nos rapports. La communauté musulmane est persécutée, et il n'y a pas de réactions de la part des chrétiens ".

Le pasteur Pierrette Beugré, aumônier du pensionnat fille d'Anyama, reprend les propos de l'imam Binaté. " Il ne faut pas voir seulement de son côté. Il ne connaît pas les tracasseries que vivent les chrétiens. Nous nous taisons parce que nous voulons aller à la paix. L'heure n'est pas aux jérémiades. Il faut regarder de l'avant et regarder ce qui s'est passé avec l'aide de Dieu ".

Mais elle reconnaît aussi : " Très souvent, nos chaires ont servi à haranguer les foules dans le sens de la haine, aussi bien dans les mosquées que dans les églises. Tout le monde prend conscience, aujourd'hui cela ne doit plus se faire." (source : fm)

Pour plus d'informations : Agence Allafrica

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