31.03.03 -
Indonésie : Un catholicisme vu avec suspicion.
Le
samedi 29 mars, Jean-Paul II a reçu les 36 évêques composant
la conférence épiscopale d'Indonésie, au terme de leur visite "ad
Limina".
Seuls 10% des 220 millions d'indonésiens sont chrétiens, et 3,4% catholiques,
soit 6 millions d'habitants. L'Eglise y compte 2.883 prêtres dont 1.114
diocésains, 874 religieux et 7.000 religieuses. Dans son discours en
anglais, Jean-Paul II a évoqué "la variété des origines, ethnique et
culturelle" des évêques indonésiens, soulignant le fait que cela "pouvait
représenter un modèle et un espoir" pour tout ce pays, qui doit "bâtir
une société fondée sur les principes démocratiques de liberté et d'égalité
quels que soient la langue, l'origine, la culture ou la religion des
citoyens".
... "La liberté religieuse -a-t-il ajouté- est garantie par la Constitution
et l'Eglise doit être attentive au respect de ce principe, au niveau
régional comme fédéral...dans un Etat de droit".
Dans ce but, la première chose à acquérir est une bonne formation, a
précisé le pape. "Il faut donc être tout particulièrement attentifs
aux pauvres...afin que la promotion des droits des plus faibles constitue
un appui solide à la construction d'une société stable et productive".
L'éducation est un moyen d'aider les pauvres, a rappelé le Saint-Père,
qui a souligné qu'en Indonésie les catholiques sont une minorité ayant
"développé un système scolaire diffus et reconnu... C'est là un des
apports majeurs de l'Eglise à la société indonésienne". Puis il a invité
les évêques à soutenir les écoles catholiques même lorsqu'elles sont
en difficulté financière, et à encourager la jeunesse "à ne pas négliger
l'éducation face à la fausse promesse d'un matérialisme superficiel
et éphémère".
Puis Jean-Paul II a salué le travail des évêques d'Indonésie, prêtres,
religieux et religieuses, des catéchistes aussi, qui n'oeuvrent pas
que dans le domaine éducatif et socio-sanitaire, mais aussi dans le
domaine "profond, graduel et précis de l'inculturation... Ceci revêt
une importance particulière dans une société complexe comme l'Indonésie,
où dans certains contextes et dans certains milieux le catholicisme
est parfois vu avec suspicion".
Il a encouragé les évêques "à continuer de promouvoir les valeurs traditionnelles
de la famille extrêmement liées à la culture asiatique", et à lutter
contre "la conspiration contre la vie" et la famille, qui se manifeste
de façon multiple: l'avortement, la permissivité sexuelle, la pornographie,
la drogue, des méthodes inacceptables de contrôle de la population".
Il a également évoqué "le défi que constitue le contact quotidien
avec une société non chrétienne", rappelant l'existence "d'un bon niveau
du dialogue inter-religieux institutionnel" en Indonésie. "Y compris
dans les régions à forte majorité musulmane, l'Eglise est active dans
les orphelinats, les hôpitaux et les autres structures d'assistance".
... " On ne doit jamais accepter que la guerre puisse diviser les
religions du monde. Je vous invite à considérer ce moment délicat comme
une occasion d'oeuvrer comme acteurs de paix au sein de votre peuple,
avec vos concitoyens d'autres religions, comme avec tous les hommes
et femmes de bonne volonté, en vue de maintenir la compréhension, la
coopération et la solidarité. Ne permettons pas qu'une tragédie humaine
se transforme en catastrophe religieuse".
"En même temps -a ajouté le Pape pour conclure- je sais bien que certains
secteurs de la communauté chrétienne d'Indonésie ont souffert de discriminations
et de préjugés, tandis que d'autres étaient victimes d'agressions ou
de saccages. Dans certaines régions, il est interdit aux chrétiens de
bâtir des lieux de culte et de prière."
... "La vraie religion, qui ne soutient ni le terrorisme ni la
violence, entend favoriser tous les moyens d'unité et de paix au sein
de la famille humaine toute entière". (source : vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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