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12.04.03 - Haïti reconnaît le vandou comme religion.

Bien que saluée par la quasi-totalité de la population, la décision du Chef de l'Etat, Jean-Bertrand Aristide de légaliser le vaudou comme religion à Haïti suscite des réserves et des méfiances dans le clergé vaudou.

Ce dernier espère que cette décision ne procède pas tout simplement d'une logique politicienne. Dans un décret signé la semaine dernière, le président Aristide invite les adeptes et organisations vaudous à se faire enregistrer auprès du ministre des affaires religieuses. Ils seront donc désormais légalement aptes à officier lors des cérémonies, tels les mariages, baptêmes, etc.

Le président Jean-Bertrand Aristide entend reconnaître le vaudou comme n'importe quelle autre religion. Il en veut pour preuve l'écharpe présidentielle qui lui a été remise en 1991 par une prêtresse vaudou à la prestation de serment de son premier mandat.

Pour le chef de l'Etat haïtien, le vaudou en tant que religion ancestrale est une partie essentielle de l'identité nationale et ses institutions représentent une part considérable des 8,3 millions d'habitants.

Les adeptes et les prêtres du vaudou, tout en louant cette décision, estiment tout de même qu'il reste beaucoup à faire pour effacer le ridicule et la persécution dont ils ont été victimes aux Caraïbes et ailleurs. Ils espèrent que ce décret n'est pas qu'un subterfuge pour s'attirer la sympathie des populations en ces temps d'instabilités politico-économiques.

En dépit de leur contribution à la culture haïtienne, les adeptes vaudous demeurent incompris et méprisés. Le vaudou reste encore assimilé à la magie noire basée sur les sacrifices humains et animaliers pour invoquer les mauvais esprits.

C'est d'ailleurs dans ce sens qu'en 1940 l'Eglise catholique avait encouragé la destruction des temples et des objets sacrés vaudous. Il faudra plus qu'un décret présidentiel pour mettre fin à cette conception du vaudou. Le vaudou a vu le jour aux Caraïbes. Il est le produit du contact entre les cultures des esclaves ouest- africains et le catholicisme. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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