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09.04.03 - Les Français, l'Eglise et l'argent.

Le Comité permanent pour les affaires économiques de la Conférence des évêques de France vient de rendre publique une étude d'opinion sur l'Église et l'argent réalisée tauprès d'un échantillon représentatif de 800 personnes.

Cette étude avait pour objectif de mieux connaître l'opinion des Français sur la situation matérielle de l'Église catholique en France, dans sa vie diocésaine et non pas dans d'autres structures religieuses comme les écoles, les associations, les maisons de repos, les congrégations religieuses masculines ou féminines.

110 mouvements nationaux ont leur propre comptabilité. Les religieux et religieuses sont autonomes, c'est-à-dire 50.000 religieux pour 15.000 prêtres diocésains, et ces congrégations ont leur propre comptabilité et leur propre patrimoine immobilier. La transparence n'est pas encore établie dans ces domaines.

L'étude était en effet destinée en premier lieu aux économes diocésains, en charge de la gestion des diocèses. Ce sondage d'opinion montre que la situation matérielle de l'Eglise, en tant qu'Eglise diocésaine, est inégalement connue par le public qui ignore comment s'établit l'ensemble des composantes de l'Eglise en France.

Dans le même temps, 30 diocèses d'importance fort différente tant par le nombre de fidèles que par leur localisation, ont donné leurs comptes d'exploitation. L'un ne compte que quelques 100.000 diocésains, un autre 1.500.000. Les uns sont dans des zones dits "chrétiennes", Bretagne ou Vendée. D'autres dans des régions plus déchristianisées.

Cette étude a révélé la méconnaissance généralisée de la situation de l'Eglise diocésaine en France qui n'est propriétaire que des lieux de culte postérieurs à la séparation de 1905 et ne reçoit aucune subvention de l'Etat ou des collectivités locales (à l'exception des diocèses dits "concordataires" de Strasbourg et Metz).

La perception de l'opinion publique est une méconnaissance de cette situation qui fait dire "L'Eglise est riche, regardez Notre-Dame de Paris, La Madeleine ou Saint Benoit-sur-Loire. Elle souligne l'importance d'une meilleure communication auprès du public afin de favoriser la compréhension des enjeux matériels qui concernent l'Église diocésaine en France aujourd'hui.

Par contre cette étude indique une perception positive du rôle de l'Église dans l'aide aux plus démunis et dans la création du lien social, Secours Catholique, CCFD etc ... qui ont leur financement indépendamment des diocèses..

À l'occasion de la publication de cette étude d'opinion, on peut rappeler que les finances et les comptes de l'Église catholique diocésaine en France sont gérés de manière décentralisée et autonome par chacun des 95 diocèses. Si les situations varient d'un diocèse à l'autre, des constantes se retrouvent dans la grande majorité des cas :

Les charges des diocèses ont tendance à progresser en raison du poids croissant des salaires et des cotisations sociales, et du coût d'entretien des bâtiments. Les prêtres et les évêques perçoivent un traitement compris entre 747 et 945 € nets mensuels. À leurs côtés, et de plus en plus, des laïcs, bénévoles et salariés, apportent leurs compétences au service de l'Église diocésaine. Les salaires sont compris entre le SMIC et 1450 € nets mensuels pour un temps plein.

Les ressources des diocèses proviennent toutes de la générosité du public. La collecte annuelle du Denier de l'Église assure 30 % des ressources. Le montant du Denier s'est élevé, en 2001, à 180 millions d'euros. Les frais de campagne sont de 3 %, à comparer aux coûts des grands organismes collecteurs compris entre 10 et 20 %. Les dons ne progressent pas suffisamment pour couvrir l'accroissement des charges, mettant une grande majorité des diocèses dans une situation de fragilité matérielle.

Il va sans dire qu'un document de 42 pages ne peut être résumé en un seul article de presse. (source : cef)

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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