19.04.03 -
Zimbabwé : Violences et tortures.
Un
collectif d'évêques zimbabwéens et sud-africains a publié jeudi un rapport
accablant sur la torture d'opposants et la "violence organisée par l'Etat
à grande échelle" en février et mars derniers à Bulawayo, deuxième
ville du Zimbabwe.
"La violence organisée par l'Etat s'est déroulée à grande échelle dans
de nombreuses régions du Zimbabwe durant le mois de mars", a affirmé
le rapport du Solidarity Peace Trust (SPT), une ONG nouvellement créée
par quatre évêques zimbabwéens, et deux sud-africains.
"La torture par humiliation est sans l'ombre d'un doute pratiquée par
les partisans du gouvernement contre leurs opposants politiques", poursuit
le rapport présenté à la presse à Johannesburg, où l'ONG a déposé ses
statuts en avril. Le rapport a rappelé l'arrestation de 80 manifestants
lors des rencontres de la Coupe du monde de cricket à Bulawayo, affirmant
que "tous les détenus ont fait état de tortures ou de mauvais traitements":
coups de bâtons, de battes de base ball, de sjambok (fouet), privation
d'eau et de nourriture pendant un à six jours.
Janah Ncube, présidente de la Coalition des femmes du Zimbabwe, a rapporté
une forte augmentation des viols de femmes par des jeunes en uniforme
militaire. "C'est comme nous étions en guerre, et qu'ils utilisaient
le viol contre nous" comme une arme de guerre, a-t-elle déclaré.
Le "Peace Trust" a été fondé par l'archevêque catholique de
Bulawayo Pius Ncube, l'évêque anglican de Mutare, Sebastian Bakare,
l'évêque catholique auxiliaire de Mutare, Patrick Mutume, l'évêque évangélique
de Mutare Trevor Manhanga, et deux Sud-Africains, l'évêque anglican
du KwaZulu-Natal, Rubin Phillip, et l'évêque catholique de Rustenberg,
Kevin Dowling.
Le rapport du SPT a la vérification des témoignages de torture, d'une
ONG médicale danoise, Physicians for Human Rights (Médecins pour les
droits de l'homme).
A Genève, le 16 avril, l'Afrique du Sud a encore contribué à épargner
le régime zimbabwéen en présentant à la Commission des droits de l'Homme
de l'ONU une "motion de non-action", soutenue par les pays africains,
ce qui a permis d'éviter une résolution très critique pour Harare, proposée
par l'Union européenne. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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