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14.04.03 - Irak : Les pauvres, le sang et le pétrole.

Etait-il vraiment nécessaire de larguer toutes ces bombes sur Bagdad et ses environs, violant ainsi de façon flagrante le droit international, pour faire place nette de tous les adeptes du Raïs?

Sur cette "destruction préventive", la réflexion de Giulio Albanese, rapportée par l'agence Misna, mérite qu'on s'y arrête. "Pour l'amour de Dieu, dit-il, nous savons tous que le régime de Saddam Hussein était despotique et pour le moins sanguinaire. Mais était-il vraiment nécessaire de larguer toutes ces bombes ?"

"Parce que, entre nous soit dit, réussir à connaître la vérité sur tout ce qui s'est passé entre le Tigre et l'Euphrate au cours de ces semaines de guerre, est une chose vraiment ardue. Mais pas seulement. Y aura-t-il quelqu'un capable de dresser une liste des personnes innocentes mortes carbonisées par les fameuses bombes intelligentes, étudiées par le Pentagone pour libérer la Mésopotamie et lui restituer la démocratie rêvée?"

... "Mis à part les polémiques, est-il possible que les vainqueurs parlent déjà d'adjudication, quand la pitoyable opération d'exhumation des corps est encore devant nous? Pendant ce temps, le commissaire de l'Union Européenne au commerce, le français Pascal Lamy, a annoncé que l'UE a l'intention de "vérifier cas par cas" si les contrats par lesquels l'administration de Washington a confié exclusivement à des sociétés américaines les interventions en Irak sont en conformité avec les normes de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur la libre concurrence internationale."

" Naturellement, comme était prévisible, des Etats-Unis est immédiatement arrivée une réplique fort irritée du porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher: "Cela ne vaut pas la peine de perdre du temps à discuter". Pendant ce temps le numéro un de la diplomatie américaine, Colin Powell, assure que "l'ONU aura pour mission de gérer les aides humanitaires", tandis que naturellement, pouvons nous ajouter, ce sont les "sept sœurs" qui penseront à la reconstruction au nom du pétrole."

" Face à ce scénario, il est important ne pas perdre son calme, et il faut éviter d'être qualifiés d'anti-américains car nous sommes convaincus que les Etats-Unis ont des racines démocratiques bien plus profondes des visées hégémoniques de l'actuelle administration de Washington. Ce qui compte, au contraire, dans ce délicat moment de l'Histoire, c'est la reconstruction du tissu social et politique d'un pays dévasté par la dictature, par deux absurdes guerres et par une décennie d'embargo."

" En considérant cependant, convient-il de préciser, que l'Irak moderne est le résultat de la "coagulation" artificielle de trois provinces de l'ex empire Ottoman, après le Traité de Versailles de 1919. Dans les faits il s'agit de réunir les chiites, les sunnites et les kurdes selon des logiques géopolitiques qui répondent aux vraies exigences de tout l'échiquier de la zone du Moyen-Orient."

Un scénario dans lequel la question palestinienne reste la question la plus épineuse et tourmentée, sur laquelle le monde occidental doit avoir le courage de réfléchir et affronter pacifiquement, avant que la fracture entre l'Occident et le Monde Islamique prenne des proportions incommensurables. C'est un moment délicat de l'Histoire car y sont concernés les sunnites, les chiites, les kurdes et les palestiniens."(source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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