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26.04.03 - Côte d'Ivoire : Une situation toujours bloquée.

" Après sept mois de guerre civile, la situation politique en Côte-d'Ivoire ne s'est pas du tout améliorée, malgré toutes les tentatives de réconciliation ".

Un religieux missionnaire de l'Institut Don Orione dresse ce triste bilan. Il travaille dans la ville de Korhogo, dans le nord du Pays, ville occupée par les rebelles qui s'opposent au Président Laurent Gbagbo. A Korhogo, précisément, le 18 avril dernier, Vendredi Saint, trois missionnaires Salésiens d'origine espagnole ont été maltraités et arrêtés pendant plusieurs heures par des miliciens rebelles. Les trois religieux étaient accusés d'avoir caché un évadé.

D'après des sources de la Congrégation Salésienne " les rebelles ont battu les trois religieux pour les faire parler et pour leur faire révéler l'endroit où se cachait le fugitif. Devant le silence de nos confrères (étant donné qu'ils ne savaient pas où se trouvait la personne recherchée), les rebelles ont tué le chien de la Mission et conduit les Pères dans un campement militaire. On les y de nouveau frappés et enfermés dans un container avec d'autres prisonniers, sous un soleil brûlant.

Les gens de la paroisse se sont mobilisés aussitôt, en avertissant les prêtres des autres paroisses, les autorités des rebelles, la Nonciature Apostolique et l'ambassade d'Espagne. Une grande procession est partie derrière la Croix vers le camp militaire. Les militaires ont arraché la Croix des mains du jeune qui la portait, l'ont frappé et arrêté, et ont dispersé la foule.

Après l'intervention du comité paroissial, les trois missionnaires ont finalement été libérés. Un des chefs militaires a reçu les trois prêtres, en leur présentant ses excuses pour ce qui s'était passé, et en expliquant les difficultés qu'ils rencontraient pour maintenir la discipline dans leurs propres rangs ".

La ville de Tabou à l'extrême sud-ouest du Pays, à la frontière avec le Libéria, " est contrôlée par l'armée gouvernementale, dit un autre missionnaire, et, pour l'heure, la situation est tranquille. Les rebelles étaient arrivés à 40 km d'ici, et notre Mission qui se trouve plus au nord a été pillée et saccagée."

... " Nous avons accueilli plusieurs milliers de réfugiés. Les premiers étaient les habitants des villages voisins, qui ont trouvé ensuite un hébergement chez des parents. Puis sont arrivés les travailleurs étrangers, des Maliens pour la plupart et des Burkinabés ; ils ont été dépouillés de tout. Les citoyens du Mali ont été rapatriés depuis peu, mais il reste au moins 1.700 personnes originaires du Burkina Faso, accueillis dans notre Mission. "

..." Parmi eux, il y a des musulmans et des chrétiens d'autres confessions. Grâce à la solidarité des chrétiens du lieu, nous parvenons à donner aux réfugiés au moins un repas par jour avec du riz et du poisson. A présent que la saison des pluies arrive, nous sommes contraints de les faire dormir dans l'église ".

Au plan politique, le bras de fer se poursuit entre le Président et les rebelles pour le contrôle des Ministères de l'Intérieur et de la Défense dans le nouveau Gouvernement d'unité nationale ; ce dernier devrait ramener la paix dans le Pays, mais cette paix apparaît toujours comme lointaine. (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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