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02.05.03 - Kénya : La nouvelle Constitution et les religions.

Le processus de révision constitutionnelle se poursuit au Kénya et l'on y débat des tribunaux. Chrétiens, hindous et cultes traditionnels refusent l'existence de deux tribunaux : islamiques et non-islamiques.

A Nairobi, 600 délégués de la Conférence nationale sont réunis ; ils devront réécrire le texte de la Charte. Parmi eux, il y au aussi des représentants des différentes religions : chrétiens des différentes confessions (dont 3 Evêques catholiques), musulmans, hindous et cultes traditionnels africains.

Une des questions en discussion est le renforcement des Cours islamiques (" Kadhi ") compétentes pour juger de questions comme le mariage, le divorce et les droits héréditaires des chrétiens de foi islamique. Les chrétiens ont soulevé plusieurs objections en déclarant que l'Etat devait être laïc et qu'il ne devait pas y avoir de Cours islamiques séparées, pour une partie des citoyens. "

La question soulevée par les représentants chrétiens est réelle, même si cela ne doit pas faire oublier qu'il existe déjà un accord entre chrétiens et musulmans sur les lignes de fond de la nouvelle Constitution. Pendant les deux ans d'existence de la Conférence Nationale Constitutionnelle, les représentants chrétiens et musulmans ont toujours trouvé un accord, et je pense que cette fois encore, il sera possible de surmonter la difficulté, avec patience et respect réciproque ".

Les Cours islamiques sont déjà reconnues par l'ancienne Constitution sur la base d'un traité de 1963 par lequel le Zanzibar cédait au Kénya une bande de terre de côtes de 10 milles, habitée surtout par des musulmans. Le Kénya s'était engagé à respecter les droits et le système de croyances de ces populations.

Sur la base de ce traité, on a introduit dans la Constitution du Kénya l'article suivant : " La juridiction de la Cour Kadhi s'étend à des questions relatives à la loi islamique concernant le statut personnel, le mariage, le divorce et l'héritage dans des procédures où toutes les parties professent la religion musulmane ".

Les chrétiens disent que, 40 ans après ce traité, il n'y a plus de raisons qui justifient le maintien d'une Cour séparée pour les musulmans, et que la nouvelle Constitution devrait abolir la reconnaissance des tribunaux islamiques. (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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