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28.04.03 - Pakistan : La loi sur le blasphème.

Ranjha Masih, un chrétien pakistanais a été condamné à la prison à perpétuité en vertu de la très contestée "Loi sur le blasphème".

Selon des informations publiées par la presse le dimanche 27 avril, il a été condamné par un tribunal de district de Faisalabad sous l'accusation d'avoir profané en public des versets du Coran. Cet acte contre le livre sacré des musulmans est d'une extrême gravité au Pakistan.

En 1998 à Faisalabad, une ville située à 250 km au sud d'Islamabad, les chrétiens manifestèrent à la suite du suicide de l'évêque catholique de la ville, Mgr John Joseph, qui s'était donné la mort en signe de protestation contre la persécution des chrétiens menée par le biais de la "Loi sur le blasphème".

Le "sacrifice" de l'évêque catholique, qui avait fait grand bruit au plan international, faisait suite à la condamnation à mort le 27 avril 1998 d'Ayub Masih, un chrétien âgé de 30 ans, par un tribunal du district de Sahiwal, dans le Pendjab, en vertu du code pénal pakistanais, qui prévoit la peine capitale pour blasphème. L'évêque avait alors relevé que la dispute entre Ayub Masih et un villageois musulman était motivée par des conflits fonciers. La Cour suprême du Pakistan avait finalement acquitté Ayub Masih l'an dernier.

Le président Musharraf avait bien promis d'amender la Loi sur le blasphème. Mais sous la pression des islamistes, il est revenu sur sa promesse. A l'occasion de la manifestation de 1998, Ranjha Masih aurait déchiré une affiche portant des versets du Coran.

La situation de la minorité chrétienne empire au Pakistan depuis la guerre contre l'Afghanistan menée par les Etats-Unis. Ces derniers temps, elle a subi plusieurs attaques contre ses institutions, églises, écoles et hôpitaux, qui ont fait plusieurs dizaines de morts.

C'est l'un des raisons pour laquelle de son côté, l'Eglise écossaise a mis sur pied une Commission pour les questions de sécurité, car le travail missionnaire est devenu de plus en plus dangereux dans des pays comme le Pakistan, en proie aux attentats des fondamentalistes islamiques. En raison des menaces croissantes qui pèsent sur son personnel missionnaire, l'Eglise réformée d'Ecosse, présente au Pakistan depuis 150 ans, va se retirer d'un pays qui devient de moins en moins sûr pour la minorité chrétienne. (source : apic/kna)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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