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30.04.03 - La primauté du pape dans l'Eglise.

Une rencontre internationale de trente théologiens catholiques et orthodoxes sur le thème de la primauté du pape va se tenir au Vatican en mai à huis clos.

Même si l'infaillibilité ne peut être remise en question, la façon d'exercer le pouvoir du pape pourrait prendre s'inspirer des patriarcats orthodoxes. Les dates et les noms des participants n'ont pas encore été définitivement déterminés. Ce symposium académique verra la participation de théologiens catholiques mais aussi orthodoxes, représentant la plupart des Eglises orthodoxes, dont celle de Russie.

Cette rencontre est organisée par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Elle est dans la le prolongement des études qu'ont poursuivies plusieurs commissions nationales de dialogue catholique-orthodoxe, en particulier en France.

Ce symposium ne réunira que des experts orthodoxes, car "l'exemple d'une éventuelle unité avec les orthodoxes favoriserait certainement une réconciliation avec les autres Eglises chrétiennes". Dans son encyclique Ut unum sint, publiée en mai 1995, Jean Paul II demandait lui-même que les experts puissent "trouver une forme d'exercice de la primauté" qui, tout en préservant "l'essentiel de sa mission", "s'ouvre sur une situation nouvelle".

"Ce symposium veut être une contribution au dialogue oecuménique", avait affirmé à l'Apic le cardinal Kasper en février dernier. Il avait toutefois ajouté qu'"aucune proposition pratique ne sera faite". Les patriarcats, un exemple pour les catholiques De source vaticane, on souligne que les participants se pencheront principalement sur les manières d'exercer la primauté au premier millénaire, avant le grand schisme d'Orient, en 1054.

"Les cinq grands patriarcats de l'époque, plus ou moins indépendants, étaient gérés par cinq patriarches ayant les pleins pouvoirs sur leur Eglise", précise-t-on en soulignant que cette situation "pourrait servir d'exemple" à un éventuel nouvel exercice de la primauté. Le patriarche de Rome, le pape, était alors reconn u comme le premier de ces patriarches, ayant le pouvoir par exemple de remettre en place un patriarche qui n'aurait pas respecté ses droits. La question est aujourd'hui de savoir s'il s'agissait d'une primauté d'honneur ou d'une primauté de "juridiction".

Pour le théologien orthodoxe français Olivier Clément, auteur notamment du livre "Rome autrement" et membre du comité français du dialogue entre catholiques et orthodoxes, "la primauté d'honneur, reconnue au pape par toutes les Eglises orthodoxes, doit forcément reconnaître au patriarche de Rome une part de pouvoir, ne serait-ce par exemple que celui de présidence".

Le commentateur de l'agence catholique Apic fait remarquer qu'avec les derniers événements en Irak et la question de l'insertion des racines chrétiennes de l'Europe dans la future Constitution européenne, la conscience du rôle du pape dans la vie internationale semble s'être largement développée ces derniers mois. De nombreux responsables chrétiens non catholiques n'ont pas hésité à qualifier Jean-Paul II de "porte-parole de la conscience". Une direction dans laquelle l'exercice de la primauté pourrait être revu, pour une application plus efficace du rôle du pape dans le cadre de son "ministère d'unité". (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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