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02.05.03 - Le rôle de Pierre dans l'Eglise.

"Le problème des orthodoxes, c'est qu'ils refusent de tenir compte du rôle de Pierre dans les Ecritures". "Il faut remonter aux sources, voir comment fonctionnait la primauté du pape au premier millénaire, au temps de l'Eglise indivise".

C'est la constatation que fait le cardinal Kasper lors d'un entretien avec l'agence catholique suisse Apic. Plus que toute autre point doctrinal, c'est bien la primauté de Pierre qui est la véritable difficulté doctrinale. Le sens, la place et le rôle du Patriarche Romain au sein de l'Eglise et dans le concert de la "Pentarchie" (les cinq patriarcats historiques) ont beoin d'être clarifiés dans la sérénité.

Ce qui n'est peut-être pas le cas de toutes les Eglises orthodoxes. Le cardinal Kasper est plutôt pessimiste quant à l'avenir du dialogue sur la primauté avec les orthodoxes. Il croit que l'Eglise orthodoxe, en Russie principalement, "n'est pas prête à surmonter sa crise d'orgueil et de puissance". Il craint en particulier que "l'on voit ressortir toujours les mêmes schémas".

Un livre peut aider l'ensemble des fidèles à voir clair dans cette question. Il a été écrit pas Mgr Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et auteur du livre "Eglise et Papauté dans l'histoire et le droit".

Pour lui, "l'examen de l'histoire est en effet très important dans l'étude de l'exercice de la primauté, car il nous permettra de comprendre que beaucoup d'aspects de cet exercice sont propres au patriarche de l'Eglise latine, le pape".

Il y fait une remarque importante à propos de cet examen historique : "Cela doit ainsi aider l'Eglise catholique à faire une distinction entre son gouvernement intérieur et ses relations extérieures", afin de ne pas demander aux autres patriarches et Eglises, si communion il y a, des choses qui ne correspondent pas à l'exercice de leurs droits et devoirs patriarcaux.

Inversement, la réforme du gouvernement de l'Eglise catholique "ne doit pas être une condition préalable posée par les autres chrétiens", souligne-t-il, insistant sur le fait que, en cas de pleine communion, "chacun devra apporter à l'unité ce qui lui est spécifique et qui n'est pas contraire à la communion".

Toujours selon Mgr Marchetto, l'analyse de l'histoire de la papauté pourrait mettre en valeur des points communs dans le gouvernement des Eglises, notamment en ce qui concerne les droits et les devoirs de leurs chefs, et permettre ainsi de comprendre que "certains aspects ne sont pas exclusivement l'expression de la primauté pontificale".

... "Le moment de repenser l'exercice de la primauté est arrivé", même s'il faudra encore du temps avant de trouver une solution acceptée par toutes les Eglises. Selon lui, "la mondialisation a particulièrement changé la donne" et ce phénomène "doit inciter les chrétiens à se rassembler et à avoir un même témoignage face au monde".

L'exercice de la primauté du pape est l'objet de nombreux débats depuis plusieurs siècles, non seulement au sein de l'Eglise catholique, mais aussi dans les autres Eglises chrétiennes. Le Concile Vatican II, en mettant l'accent sur l'oecuménisme et la collégialité, a relancé en effet la discussion, sans toutefois trouver de solution finale à une "plus grande et vraie efficacité de la primauté". Il a fallu attendre l'arrivée de Jean Paul II pour que ce projet soit encouragé puis largement repris par les Eglises chrétiennes.
(source : apic)

Pour plus d'informations : Secrétariat pour l'Unité

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