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30.04.03 - France : La situation des demandeurs d'asile.

Dans une prise de position rendue publique le 28 avril, les évêques français appellent les autorités à respecter les droits fondamentaux de celles et ceux qui demandent à être accueillis en France.

"Au moment où le Parlement est saisi d'un projet de loi sur la réforme de l'asile, nous voulons attirer l'attention des parlementaires et des citoyens - et parmi eux, des chrétiens de notre pays - sur des points qui nous tiennent à cour comme citoyens et comme témoins de l'Evangile."

"Ces mesures portaient sur cinq points :

1 - Nous regrettions la durée excessive des procédures de demande d'asile. 2 - Nous affirmions que les demandeurs d'asile, pour avoir les moyens de vivre, devaient se voir reconnaître le droit de travailler lorsque le délai de réponse à leur demande dépasse six mois. 3 - Nous regrettions que les procédures d'accès à l'asile territorial, prévu par la loi de 1998, soient inadaptées et opaques. 4 - Nous invitions à améliorer les droits sociaux et l'hébergement des demandeurs d'asile. 5 - Nous attirions enfin l'attention sur la situation des mineurs isolés.

Quinze mois plus tard, au moment où le Parlement est saisi d'un projet de loi sur la réforme de l'asile, nous voulons attirer l'attention des parlementaires et des citoyens - et parmi eux, des chrétiens de notre pays - sur des points qui nous tiennent à cœur comme citoyens et comme témoins de l'Evangile :

... 1 - La situation des demandeurs d'asile demeure alarmante. En leur refusant le droit de travailler, on les oblige à vivre dans une précarité extrême, inacceptable au regard de la dignité due à tout homme. Des droits humains vitaux - se nourrir, se loger - ne sont pas assurés (surtout depuis la fin du dispositif d'hébergement d'urgence).

... 3 - Les informations que nous recevons sur ce qui se passe dans les zones d'attente sont très préoccupantes. S'y donneraient libre cours des pratiques scandaleuses : violences, arbitraire, non respect de la personne, non respect du droit à l'asile… Ces dérapages ne sont ils pas dus au fait que la zone d'attente est mal définie ? La loi devrait donner une délimitation claire de ce qu'est une " zone d'attente ". Il faudrait aussi élargir l'accès des associations à ces zones, car les risques de dérapages diminuent sous un regard extérieur.

... Si l'Union européenne porte tout son effort sur le contrôle de l'immigration irrégulière, elle développe une logique qui vient contredire celle du droit d'asile. En effet, comme la plupart des demandeurs d'asile arrivent irrégulièrement, se fermer à toute entrée irrégulière équivaudrait à se fermer à l'asile. Ce serait, en pratique, obliger les demandeurs à recourir aux filières de passeurs, qui sont aussi des filières d'exploitation humaine.

... Quand on a la possibilité de mettre des mots sur des peurs, des souffrances, des griefs, le chemin de la réconciliation avec soi-même et avec l'étranger est déjà amorcé, et le regard sur l'autre devient moins injuste et moins caricatural. Nous invitons les chrétiens à aborder ces questions avec le souci de respecter, certes, le droit de tout Etat à définir les conditions d'accès à son territoire, mais à prendre aussi en considération le devoir d'accueil de tout homme en détresse. " (source : cef)

Pour le texte intégral : Conférence des évêques de France

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