08.05.03 -
Sénégal : Elles parlent d'une seule voix.
Plusieurs
associations musulmanes veulent y introduire les préceptes de la loi
islamique ; les chrétiens et plusieurs associations féminines sénégalaises
s'opposent à cette éventualité.
Chaque jour les journaux rapportent des interventions en faveur ou contre
l'application des règles islamiques dans le code de la famille. En première
ligne il y a les femmes, chrétiennes et musulmanes, qui luttent avec
courage et intelligence pour garantir leurs propres droits. " La 'sharia'
comme elle est appliquée et interprétée dans la plus gande partie des
Pays arabes et africains, opprime le femme, déclare une musulmane.
Si la 'sharia' a libéré les femmes arabes du 7° siècle, il est difficile
de soutenir que, dans son état actuel, elle libère les femmes arabes
d'aujourd'hui et les femmes sénégalaises en particulier. Pour donner
un exemple, la règle qui établit que la fille hérite de la moitié de
la part qui revient à son frère a été un progrès pour la femme arabe
au 7° siècle qui n'héritait de rien ; mais c'est une régression évidente
pour la femme " Dila ", un groupe sénégalais, convertie au 19° siècle
et qui, avant l'arrivée de l'islam héritait de la totalité des terres.
".
Angélique Savané, une des principales représentantes des femmes catholiques,
souligne les risques pour l'Etat laïc, qui découlent de l'introduction
de la 'sharia' : " Quand la religion est utilisée à des fins purement
politiques, il se crée des fractures profondes ". Elle pense que " le
code actuel de famille de 1973, qui est un modèle pour de nombreux pays
africains, avec la possibilité des options qu'il contient, donne aux
citoyens la faculté de choisir le système de droit qui correspond le
mieux à ses propres convictions personnelles.
Aujourd'hui, on tente de diviser la nation sénégalaise sur des bases
confessionnelles. Ces initiatives risquent d'enflammer la nation. C'est
une manière subtile pour remettre en discussion la laïcité qui est un
principe constitutionnel grâce auquel l'Etat cherche à renforcer l'unité
nationale, à démocratiser l'accès des citoyens aux ressources, et à
leur assurer l'égalité devant la loi ".
Face à cette situation, Madame Savané déclare : " L'Etat doit prendre
à présent toutes ses responsabilités pour affirmer le caractère républicain
et laïc du Sénégal, et en finir avec toutes ces velléités de déstabilisation
sociale. Pour cela, il faut renforcer tous les facteurs d'intégration
par la promotion de l'éducation civique, des droits des citoyens, et
la protection des groupes les plus exposés à l'oppression et à la discrimination
"(source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
Retour
|