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08.05.03 - Une mauvaise copie de l'Union soviétique.

La Conférence oecuménique sur les racines chrétiennes de l'Europe s'est achevée à Athènes en demandant que les Eglises chrétiennes participent à la construction de l'Europe pour ce que est de leur compétence et de la part historique qu'elles y ont prises depuis des siècles.

Ce colloque, organisé par le Saint Synode orthodoxe de Grèce alors que ce pays assure la présidence de l'Union européenne, s'est tenu du 4 au 6 mai avec la participation de représentants des principales Eglises orthodoxes, catholiques et anglicanes d'Europe. Des personnalités politiques ainsi que des universitaires étaient également présents au cours des débats sur les "valeurs et les principes pour la construction de l'Europe".

Dans un communiqué publié dans la soirée du 6 mai, les participants de ces Eglises ont déclaré qu'ils entenent faire connaître leur volonté de participer à la construction européenne. "A l'aube de l'Union européenne des 25 Etats membres, 455 millions d'Européens regardent avec espoir les efforts politiques et humains sans précédent dans l'histoire de la planète entière: l'entreprise de l'intégration européenne"

Les signataires de cette déclaration finale affirment qu'"il est impensable que l'Union européenne n'établisse pas, dans le Traité constitutionnel préparé par la Convention européenne, un dialogue régulier avec les Eglises chrétiennes".

Ce dialogue permettra entre autres, estiment-ils, de stimuler le principe de l'égalité, qui exclut toutes les formes de discrimination sur la base du sexe, de la race, de l'identité nationale, de l'handicap physique, de la religion ou des convictions personnelles."

Soulignant enfin que "l'Evangile du Christ" a joué un rôle "non seulement significatif mais aussi décisif dans la réalité européenne", les participants concluent en précisant que "personne ne peut nier le fait que l'Europe en est complètement imprégnée". "L'évangile n'a jamais nivelé la diversité culturelle de l'Europe, mais elle l'a plutôt solidement enrichie. Pour cette raison nous croyons qu'il est inconcevable que la Convention européenne ne fasse pas une référence claire et spécifi que aux racines chrétiennes du Vieux continent dans la future Constitution".

L'intervention de l'archevêque orthodoxe d'Athènes, Mgr Christodoulos, a été particulièrement forte. "Je m'y suis retrouvé sans peine", a-t-il ajouté en insistant sur "l'harmonie" qui existait entre les participants "venus collaborer ensemble pour la construction d'une Europe solide, qui garantisse la libre participation de toutes les Eglises chrétiennes".

Dans la soirée du 5 mai, il avait notamment mis en garde le Vieux continent contre ce qu'il a qualifié d'une "mauvaise copie de l'Union soviétique", dans le cas où les racines chrétiennes de l'Europe ne seraient pas reconnues comme telles.

Dans son intervention faite à Athènes, le cardinal Roger Etchegaray a insisté pour que l'Union européenne prenne en compte le rôle des Eglises chrétiennes dans la construction de l'Europe. "Ce qui importe, c'est que l'Europe reconnaisse en toute honnêteté et sans confusion de compétence, le service original et non exclusif que lui offre une Eglise par sa conception et son expérience de l'homme."

... "Pour bâtir sur des bases solides une "maison Europe" de plus en plus spacieuse, il ne suffit pas de simples références à un patrimoine de valeurs humanistes"... "L'Eglise, en assurant l'homme de son identité la plus originale, celle de son origine divine, vient infuser de nouvelles énergies pour aller plus loin dans la défense universelle de ses droits".

Toutefois, en précisant que "nul ne rêve nostalgiquement à une Europe chrétienne, et encore moins à une Europe vaticane", il a reconnu que "la solution n'est pas simple, aucun modèle unique de rapports Eglise-Etat n'ayant existé". (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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