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18.05.03 - Burundi : La concorde, fruit du dialogue.

En recevant le nouvel ambassadeur du Burundi auprès du Saint Siège, M. Térence Nsanze, le pape a encouragé le dialogue pour la paix et la consolidation de l'unité nationale au Burundi.

Soulignant l'importance de "l'application des Accords d'Arusha", ouvrant "une nouvelle étape" du pays "vers la réconciliation et l'établissement de la paix", il a dit son voeu qu'à "tous les niveaux de la société", les responsables " manifestent toujours plus clairement leur engagement effectif dans le processus en coeurs".

"Puissent tous les habitants du pays ouvrer courageusement pour parvenir à une paix durable, fondée sur la justice et le pardon, afin de pouvoir vivre en sécurité sur leur terre, patrimoine commun de tous les Burundais, dans lequel tous sont appelés à se reconnaître comme frères !"

" Vous venez de souligner que la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu définitif et permanent est un préalable nécessaire à la paix dans votre pays, continuait le pape. La haine et la violence ont causé trop de souffrances et nourrissent encore trop de rancours. Les accords conclus entre le gouvernement et la plupart des groupes armés témoignent des progrès qui peuvent être réalisés lorsque sont empruntés les chemins d'un dialogue constructif et de la concertation."

" Ils ont aussi redonné confiance à la Communauté internationale, qui a commencé à soutenir activement le processus en cours, et ils ont suscité une grande espérance parmi le peuple burundais, meurtri par des années de conflit. ..Il importe donc aujourd'hui de ne pas décevoir cette espérance mais de la renforcer. Pour cela, il revient d'abord aux responsables politiques de montrer leur désir sincère de faire respecter cet accord de cessez-le-feu et de le mettre en application."

" Cette tâche ne peut se réaliser sans une juste conception de l'exercice du pouvoir, caractérisée en particulier par le service désintéressé de la communauté nationale et du bien commun, par la probité dans les responsabilités confiées, par le souci de protéger la population civile et de faire respecter ses droits, et aussi d'intéresser tous les Burundais à la cause de la nation. Ces valeurs, qui passent avant tout programme politique, constituent une exigence éthique qui est le mieux à même d'assurer la paix intérieure des nations et la paix entre les États, les mettant à l'abri des luttes ethniques, et de l'arbitraire et de la corruption."

... " La consolidation de l'unité nationale nécessite que toutes les composantes de la nation soient associées au processus en cours visant la création d'institutions stables, capables avant toute chose de promouvoir et de garantir la concorde sociale. Pour cela, l'exigence de dialogue avec tous les groupes en présence doit se poursuivre, afin de ne pas entrer dans une logique de l'exclusion, qui exacerbe les antagonismes et qui engendre la violence."

..." L'Église catholique est présente au Burundi depuis 1898. Elle continue aujourd'hui à se dépenser sans relâche pour éclairer les cours et les consciences sur la nécessité de travailler à la paix et à la réconciliation, et pour mettre toute la richesse de son expérience au service du développement intégral des personnes et de la société entière. Par sa présence dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'action sociale et caritative, elle souhaite contribuer à l'édification de la société burundaise, en permettant à tous les fils du pays, de participer au progrès humain et spirituel de tous, et en les rendant toujours plus acteurs de leur propre développement."

M. Térence Nsanze est né en1937. Il est père de quatre enfants. Il a fait sa philosophie au grand séminaire de Burasira, avant de poursuivre sa formation à l'académie diplomatique de la Georgetown University (USA) et en droit international à Genève. Il est un des signataires de l'accord pour la paix et la réconciliation au Burundi. Depuis août 2002, il est négociateur, au nom du gouvernement, pour le cessez-le-feu entre différents groupes armés du Burundi. Il est actuellement ambassadeur à Berlin, où il réside. Il parle français, allemand, italien, espagnol, anglais, néerlandais, arabe, russe, swahili. (source : vis/zenit)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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