06.06.03 -
Ouganda : Un immense camp de réfugiés.
La
communauté internationale aux abonnés absents a déclaré
Mgr Odama le 4 juin, que ceux qui le conaissent appellent l'archevêque
d'un immense camp de réfugiés et de son cimetière.
L'affirmation pourrait sembler exagérée, pour ne pas dire macabre, pour
ceux qui ne connaissent rien du drame que connaît une Eglise oubliée
de tout et de tous dans le nord de l'Ouganda, celle de Gulu. Il lance
un appel destiné à la communauté internationale, plus prompte aux déclarations
qu'à l'action éclairée.
Cette vaste région Acholi est marquée chaque jour par des massacres
et des exactions en tout genre, perpétrés par les rebelles de l'Armée
de Résistance du Seigneur (LRA) contre la population civile. Pour lui
, la situation est désormais insoutenable dans tout le territoire de
son diocèse, d'Anaka à Gulu, de Kitgum à Namokora, d'Opit à Pajule.
Le chef du LRA, Joseph Kony, bien qu'il s'obstine à présenter son credo
politique comme une sorte de révélation spirituelle, ne revendique aucune
appartenance aux trois grandes religions monothéistes: christianisme,
islam et hébraïsme. "Nous ne pouvons plus continuer comme cela en acceptant
fatalement un inexorable destin qui semble vouloir effacer de la terre
une ethnie toute entière" s'insurge l'évêque.
Après autant d'années de guerre civile, ici dans le nord de l'Ouganda,
c'est au Conseil de Séurité de l'ONU de proposer des solutions
censées assurer la sécurité des innocents, estime Mgr Odama. "L'ONU
a les personnes, les moyens et les compétences pour nous aider à trouver
une issue: c'est une question de vie ou de mort pour les nôtres".
Dans la seule paroisse de Kitgum, depuis juillet 2002, plus de 30 enfants
ont été tués et plus de 500 ont été enlevés pour être enrôlés dans les
rangs du LRA, fondée à la fin des années 80 par Kony dans le but de
renverser le gouvernement en place à Kampala. "On assistera à une vraie
hécatombe humanitaire si l'on n'arrête pas les armes rapidement en permettant
le secours et la réhabilitation des âmes et des corps bouleversés par
la guerre", conclut l'archevêque dans son appel. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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