01.06.03 -
Une célébration eucharistique commune.
Le
jeudi soir 28 mai plus de 2.000 chrétiens ont participé à une célébration
eucharistique commune présidée par le prêtre autrichien Gotthold Hasenhüttl,
théologien de l'Université de Saarbrück. Catholiques et protestants
ont communié ensemble.
L'église évangélique de Gethsémani, dans le quartier "Brenzlauer Berg"
à Berlin, était pleine à craquer et plusieurs centaines
de chrétiens se sont amassés devant la porte de l'église protestante.La
célébration, qui a duré près de deux heures et demie, avait été organisée
au premier jour du Kirchentag oecuménique.
Elle fut animée par plusieurs représentants de différentes confessions
chrétiennes. Mais seul le P. Hasenhüttl, prononça les paroles
consécratoires devant les corbeilles de pain et les pichets de vin.
Il exliqua cette célébration par le fait que l'eucharistie
est à même d'aplanir les divisions, selon les termes du pape Jean Paul
II.
Les organisateurs du Kirchentag ont pour leur part pris leurs distances
face à cette célébration, qui n'était pas inscrite dans le programme.
L'Agence catholique suisse Kipa-Apic a demandé au P. Guido Vergauwen,
dominicain, professeur de théologie fondamentale à l'Université de Fribourg
et directeur de l'institut d'études oecuméniques, de commenter cette
célébration interconfesionnelle.
Il faudra se reporter aux journaux qui la reproduiront pour en connaître
tout l'ensemble, qui forme un tout inséparable dans sa concision
et sa rigueur théologique, canonique et pastorale.
Ce qui le heurte, ce n'est pas tant l'invitation d'autres chrétiens
à la communion, possible dans certains cas individuels selon le droit
canonique, que le fait d'avoir généralisé l'intercommunion pour une
communauté entière. C'est bien moins grave que si des ministres de différentes
confessions avaient concélébré ensemble à l'autel, commente le Père
Vergauwen.
Il connaît par ailleurs le célébrant catholique, le professeur Hasenhüttl,
pour ses positions dogmatiques "plutôt extrêmes", et rappelle qu'on
ne peut institutionnaliser l'invitation d'autres chrétiens à la communion
à l'occasion d'une messe catholique.
Le principe en est explicité "dans le canon 844, rappelé
par le pape Jean Paul II dans sa dernière encyclique sur l'eucharistie.
Selon cet article, l'Eglise catholique n'exclut pas à priori la participation
d'autres croyants à une messe et leur permet même de communier lorsqu'ils
confessent la foi en la présence réelle du Christ. Mais il s'agit là
de cas individuels."
"Le problème, dans le cas de Berlin, c'est que les organisateurs
ont officialisé cet accueil d'autres chrétiens à la communion et en
ont fait un événement de protestation... On ne peut pas, à partir d'une
solution envisagée uniquement à titre individuel, en faire un événement
institutionnalisé. Même les catholiques qui participent à la messe,
sont invités à la communion sous condition d'une préparation adéquate."
" L'acte en tant que tel est plutôt regrettable, parce qu'il contribue
à une dévaluation de l'Eucharistie qui concerne tous les chrétiens.
Cela dit, je ne connais aucun prêtre et aucun évêque qui ait refusé
la communion à un protestant qui s'avance vers lui durant la messe.
Le désir de chrétiens de célébrer le repas du Christ à la même table
est tout à fait légitime."
" Mais ce qui me heurte, en l'occurrence, c'est qu'à travers l'eucharistie
on incite les croyants à une forme de désobéissance. La compréhension
de l'Eucharistie est un thème qu'il faut absolument reprendre au niveau
des autorités ecclésiales et de la théologie. Mais en dehors du contexte
du Kirchentag oecuménique et sans que les esprits s'échauffent."
(source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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