06.06.03 -
La COMECE insiste sur les références chrétiennes.
Mgr
Josef Homeyer, président de la Commission des épiscopats de la Communauté
européenne, la COMECE, s'est adressé à Valery Giscard d'Estaing,
président de la Convention Européenne au sujet du préambule de
la constitution européenne.
" Dieu et le Christianisme doivent figurer dans la Constitution
européenne." lui écrit-il dans une lettre datée du jeudi
5 juin. Le président de la COMECE plaide pour que ladite constitution
fasse référence au christianisme et à Dieu dans son préambule. En voici
le texte intégral :
Monsieur le Président,
Le travail que vous réalisez au fil de ces jours et ces semaines dans
l'intérêt des citoyens européens est colossal, et je tiens, avant toute
chose, à vous exprimer ma profonde reconnaissance et mes sincères remerciements
pour votre engagement. En publiant l'intégralité du projet de Constitution,
vous avez amorcé les étapes finales du débat sur l'avenir de l'Union
européenne.
C'est avec grand intérêt que mes confrères et moi-même avons pris connaissance
du très attendu projet de préambule de la Constitution de l'Union européenne.
Le Présidium propose un projet de préambule qui reconnaît la contribution
de l'héritage religieux de l'Europe en déterminant les valeurs communes
qui sont à la base du processus de l'intégration européenne. Comme vous
le savez, cette reconnaissance a une importance toute particulière pour
les Églises chrétiennes et je vous en remercie.
Une Europe qui désavouerait son passé, qui nierait le fait religieux
et qui n'aurait aucune dimension spirituelle serait bien démunie face
à l'ambitieux projet qui mobilise ses énergies : construire l'Europe
de tous ! Je me permets cependant de vous exprimer mon étonnement quant
au fait que le préambule, qui contient une liste d'éléments importants
de la civilisation européenne, ne fasse justement pas mention de la
contribution du Christianisme. Sans vouloir rabaisser d'autres contributions,
aucune autre religion ou courant philosophique n'a empreint l'Europe
comme le Christianisme.
Permettez-moi également de renouveler notre proposition en vue d'une
référence à Dieu. Rappeler les limites du pouvoir humain, la responsabilité
devant Dieu, l'Humanité et la Création, serait montrer de manière claire
que le pouvoir public n'est pas absolu. L'Union reconnaîtrait alors,
à ceux de ses citoyens qui le souhaitent, la possibilité d'invoquer
Dieu librement, qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans.
Cette reconnaissance constituerait en même temps une garantie pour la
liberté de la personne humaine et pourrait promouvoir l'identification
de nombreux citoyens avec les valeurs européennes ainsi que l'adoption
de la future Constitution.
Les Constitutions polonaise et allemande sont une bonne preuve qu'une
telle référence ne doit pas avoir un caractère discriminatoire. Je vous
adresse ce courrier car de telles considérations ont été exprimées non
seulement par mes confrères mais surtout par nombre d'autres citoyens
de l'Union européenne et des pays adhérents.
Conscient des importants défis qu'il vous faudra relever au cours des
prochains jours et des prochaines semaines, je vous serais infiniment
reconnaissant de prêter attention à notre demande. Je souhaite que vous,
ainsi que tous les membres de la Convention, trouviez l'inspiration
et le courage nécessaires et mes prières vous accompagnent dans votre
travail vers un consensus définitif.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes respectueuses salutations.
+ Josef Homeyer
évêque de Hildesheim et président de la COMECE
Pour plus d'informations : COMECE
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