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03.06.03 - La mémoire pour briser la spirale de la haine.

Le P. Emile Shoufani, curé grec-melkite à Nazareth, arabe et Israélien, a emmené en pèlerinage à Auschwitz des jeunes juifs, musulmans et chrétiens d'Israël et de Palestine, mais aussi de France et de Belgique.

Son but, a-t-il déclaré à Radio Vatican, était de "briser la spirale de la haine". Parmi les participants à ce pèlerinage intitulé "Mémoire de la paix", 135 sont juifs, 125 arabes d'Israël (25 chrétiens et 100 musulmans), ainsi que 200 pèlerins de France et de Belgique, dont 140 issus de familles mixtes - musulmanes et chrétiennes - ainsi qu'un groupe de journalistes.

Le pèlerinage a commencé lundi 26 ami par une visite au Ghetto de Cracovie, à la grande synagogue de la ville, avant de prendre la route d'Auschwitz. "Nous sommes allés écouter ce que le peuple juif dit de son histoire, du drame de la Shoah, nous sommes allés pour comprendre, être solidaires, prendre sur nous cette souffrance. Nous voudrions être une porte qui ouvre au changement, à la transformation, une porte grande ouverte sur les deux parties: Israéliens et Palestiniens, sans chercher à voir qui doit faire le premier pas".

..." Nous ne voulons pas rester prisonniers dans sa logique bloquée sur la question de qui doit faire le premier pas. C'est justement dans cette dimension de notre faiblesse, de notre souffrance, que nous avons fait ce geste, un geste gratuit qui n'attend pas la réciprocité, mais veut seulement rejoindre l'autre et dialoguer avec lui. Nous avons vécu en ces jours un climat d'amour, de fraternité, d'attention aux survivants des camps d'extermination, et en même temps de désir de créer des liens entre des personnes différentes. Cela a été un climat extraordinaire".

Le Père Shoufani est directeur de l'Institut arabo-israélien Saint-Joseph de Nazareth. En 1988, il a mis sur pied un projet d'éducation à la paix, à la démocratie et à la coexistence, et il l'a introduite dans l'école qu'il dirigeait depuis 1976. Il a tenté de réunir Arabes et Juifs, par exemple par le jumelage de son institut avec l'école juive Lyada de Jérusalem. Il a organisé des échanges d'étudiants, avec cette conviction que les différences culturelles et religieuses, loin de c onstituer un obstacle, devraient être considérées comme un chemin vers la paix. (source : apic/zenit)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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