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19.06.03 - Appel en faveur des pays du Sahel.

En recevant les évêques du Burkina Faso et du Niger, le mardi 17 juin pour leur visite ad limina, Jean-Paul II a lancé un nouvel appel à la communauté internationale en faveur des pays du Sahel.

L'appel de Jean-Paul II intervenait en cette Journée mondiale de l'ONU contre la désertification, journée pour laquelle le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan avait souligné dans son message que c'est l'Afrique subsaharienne la région du monde la plus touchée par ce phénomène qui engloutit des terres auparavant cultivables: on prévoit que le nombre des "réfugiés environnementaux" atteigne 25 millions au cours des années qui viennent.

Devant des évêques dont les fidèles sont frappés par cette pauvreté endémique, Jean-Paul II a exprimé son "souci du développement durable et intégral des populations", déplorant les "conditions climatiques difficiles de la zone sahélienne" et la "désertification". C'est pourquoi il a lancé un appel à la Communauté internationale afin qu'elle aide ces populations à envisager "l'avenir avec plus de sérénité".

"Malgré les difficultés liées à la précarité de la vie des populations locales -a poursuivi le Saint-Père- la vitalité missionnaire des Eglises diocésaines a pu s'exprimer de multiples manières. Je rends grâce avec vous pour les célébrations ayant marqué le centenaire de l'évangélisation du Burkina-Faso".

Puis il a rappelé que "évangéliser est une mission essentielle de l'Eglise. L'annonce de l'Evangile ne peut se réaliser pleinement sans la contribution de tous les croyants". Ayant fait référence à l'Exhortation apostolique Ecclesia in Africa, qui souligne que "l'inculturation est une priorité et une urgence dans la vie des Eglises particulières", le Saint-Père a dit à ses hôtes: "La pastorale de l'inculturation que vous avez mise en oeuvre dans vos diocèses porte du fruit, en particulier dans la vie et le témoignage des communautés chrétiennes de base".

Ensuite, il a a encouragé les évêques du Burkina-Faso et du Niger à aider les laïcs à "mieux prendre conscience de leur rôle dans l'Eglise, honorant ainsi leur mission de baptisés et de confirmés". Ayant rappelé que la "famille chrétienne est appelée à être une cellule puissante du témoignage chrétien", Jean-Paul II a évoqué "le témoignage offert par de nombreuses familles, qui vivent de façon héroïque leur fidélité au Sacrement du mariage chrétien, dans le contexte d'une législation civile ou de coutumes peu favorables au mariage monogame."

Soulignant les difficultés du clergé pour former les communautés, faisant état de "l'éloignement des paroisses, d'infrastructures routières peu développées et du petit nombre d'ouvriers apostoliques... Je les remercie de leur générosité à servir le Christ et son Eglise, et je sais à quel point vous veillez, avec les moyens dont vous disposez, à leur procurer ce qui est nécessaire à leur santé spirituelle et à leurs besoins matériels".

Jean Paul a signalé qu'au Burkina-Faso comme au Niger "les communautés chrétiennes vivent au sein de sociétés où prédominent l'Islam et ses valeurs. Je me réjouis -a-t-il ajouté- de ce que les rapports des catholiques avec les musulmans soient généralement empreints de respect, d'estime et de convivialité".

Il a alors invité les évêques à "cultiver le dialogue...afin que soit bannie la peur de l'autre, qui naît souvent de la profonde méconnaissance des valeurs religieuses l'animant".

Enfin, "face au scandale de la pauvreté et de l'injustice", il souhaite que "l'Eglise continue à jouer son rôle prophétique et à être la voix des sans-voix, afin que partout la dignité humaine soit reconnue à chacun, et que l'on prenne toutes les mesures visant à développer et à ennoblir l'homme dans son existence spirituelle et matérielle". (source : vis)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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