14.06.03 -
Ouganda : Détruire les missions.
Joseph
Kony, leader de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) vient de lancer
cet appel : "Les missions catholiques doivent être détruites, les prêtres
et les missionnaires tués de sang froid et les soeurs frappées jusqu'au
sang".
Destinée à tous ses hommes déployés dans le nord de l'Ouganda,
cette folle disposition a été ordonnée jeudi par radio sur la fréquence
utilisée par le réseau de transmission des missions catholiques du nord
de l'Ouganda.
Contacté par téléphone par l'Agence Misna, le P. Josef Gerner, curé
de Kitgum (500 kilomètres au nord de Kampala), a exprimé sa forte préoccupation
face à la menace qui incombe sur les personnes et les structures de
l'église catholique. "Les paroles de Kony font vraiment peur. Nous missionnaires
les prenons au sérieux et craignons qu'il ne s'agisse pas d'une mauvaise
plaisanterie. Les violences contre les civils, commises quotidiennement,
dans les districts Acholi de Gulu, Kitgum et Pader, font penser que
tout est vraiment possible".
Le P. Gerner a invoqué la solidarité de toute la nation et en particulier
du gouvernement de Kampala afin que puisse être assurée la sécurité
de la population locale complètement exténuée. Le risque que la mission
combonienne de Kitgum puisse être attaquée par les rebelles est vraiment
élevé, surtout si l'on pense qu'au cours de ces derniers jours pus de
700 enfants ont été hébergés dans le bâtiment du catéchuménat paroissial
par peur d'être enlevés par les rebelles de la LRA.
La guerre civile qui ensanglante le nord de l'Ouganda est en train de
se transformer en un lent génocide des populations nilotiques. Sur une
population de 1.400.000 habitants d'ethnie acholi et lango, environ
850.000 sont des déplacés et vivent dans des conditions humanitaires
désespérées par manque de nourriture et de médicaments.
Le personnel missionnaire est solidaire de tous ceux qui demandent protection
dans les structures de l'église catholique. Selon des sources bien informées,
le nombre de rebelles est estimé à environ 3.500 - 4.000 unités, dont
90 pour cent ont été enlevés et contraints à combattre dans les rangs
de la LRA, des jeunes enfants ou des adolescents. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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