14.06.03 -
Pérou : Echec de la médiation.
Malgré
l'accord avec le gouvernement, la médiation de Mgr Luis Bambaren, évêque
de Chimbote, pour régler le conflit qui oppose enseignants et gouvernement
au Pérou, n'a finalement pas porté les fruits escomptés.
Même si des étudiants ont commencé à reprendre les cours au début de
la semaine après une grève de 29 jours suivie par les professeurs des
écoles publiques, la situation est loin d'être réglée. En dépit de l'accord
obtenu par les leaders syndicaux, d'autres professeurs ont décidé de
poursuivre la grève dans plusieurs villes du Pérou. Ainsi, dans la ville
d'Arequipa, au sud, plusieurs d'entre eux commencé lundi 9 juin une
grève de la faim.
Dans la ville de Tingo Maria, en pleine forêt amazonienne, les écoles
étaient pratiquement vides après la décision des professeurs de ne pas
reprendre les cours. A Huancayo, dans les Andes centrales, les professeurs
ont envahi une église catholique pendant plusieurs heures durant le
week-end dernier et aussi entamé une grève de la faim.
Mgr Bambaren, ancien président de la Conférence épiscopale péruvienne,
s'est personnellement investi dans ce conflit. Pour lui, il est essentiel
que les étudiants et les professeurs reprennent les cours. "Selon la
Convention internationale relative aux droits de l'enfant, les intérêts
de l'enfant et de l'adolescent passent avant tout autre intérêt. Nous
devons respecter leur droit à l'éducation", a-t-il déclaré.
L'évêque de Chimbote, qui avait accepté le rôle de médiateur à la demande
du gouvernement, des membres de l'opposition, du milieu des affaires
et des représentants d'organisations non gouvernementales, avait pourtant
réussi à obtenir un accord entre le pouvoir et les leaders syndicalistes.
280.000 professeurs avaient arrêté de travailler le 12 mai pour réclamer
une augmentation de salaire. Ils ont été rapidement suivis par les agriculteurs,
le personnel des services de santé et du système judiciaire. Les moyens
de transports de la capitale, à Lima, ont été paralysés lorsque les
paysans ont dressé des barrages et des milliers de personnes ont été
ainsi immobilisées.
La situation a poussé le président Alejandro Toledo à instaurer le 27
mai l'état d'urgence avec le soutien des forces armées dans la moitié
des 24 départements du Pérou. "On assiste à une nouvelle militarisation
du Pérou", assure l'opposition.
Le président est loin de ses promesses électorales, lui qui se
targuait d'appartenir à la race des "Indios". Il revient en arrière
et met en application les théories économiques apprises durant ses études
aux Etats-Unis et il est en train d'oublier le reste. (source : apic/eni)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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