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14.06.03 - Inde : Difficile et nécessaire dialogue.

Le dialogue entre christianisme et monde indien est difficile mais nécessaire, et il montre surtout la nécessité d'une "vraie inculturation" de la foi, jusqu'ici exprimée excessivement par des catégories occidentales.

Le P. Bernardino Cozzarini, camaldule, a affirmé cette réalité durant la phase finale des travaux du séminaire d'études qui s'est tenu au cours du week-end dernier, les 7 et 8 juin à Camaldoli, et qui a été consacré à la figure du moine Bede Griffiths, dix ans après sa mort.

Dans la journée finale, Antonia Tronti, experte de yoga et de philosophie indienne, avait souligné que l'Occident a beaucoup à apprendre de la vision "de la non-dualité" propre à l'Orient, et Bede Griffiths a beaucoup travaillé dans ce domaine.

Chez Griffiths, selon Antonia Tronti, "il y a un besoin d'intégration", car il se rend compte que lorsque la mentalité occidentale - qui tend à tout séparer - se tait, alors c'est l'unité qui règne: "quand l'esprit se tait, il laisse la place à l'unité de l'être, à l'unification de l'être avec lui-même et à l'unité avec l'Être Divin".

La voie de la réflexion sur la manière d'intégrer le christianisme et la vision philosophique indienne est aujourd'hui parcourue par un autre moine camaldule, indien cette fois, disciple de Bede Griffiths. "Il s'agit de John Martin Kuvarapu: il cherche lui aussi à unir l' 'advaita' (vision de l'unité de l'être) et le christianisme, en faisant toutefois le voyage de l'Orient vers l'Occident et en le réélaborant à travers son esprit indien. Le désir du P. Griffiths était de voir le christianisme être en mesure de s'ouvrir à d'autres déclinaisonsde l'Evangile lorsqu'il entre en contact avec d'autres peuples".

En clôturant les travaux du séminaire et en résumant la vaste thématique abordée, le P. Cozzarini a fait remarquer que dans le dialogue avec le monde indien et avec l'Orient en général, "tant que nous parlons de Dieu tout procède bien, mais les problèmes naissent lorsque nous parlons de Jésus. Pour le christianisme, la relation avec le Père a lieu dans un rapport d'amour, tandis que dans l'hindouisme on parle d'absorption.

Kuvarapu cherche un langage pour exprimer le mystère, et c'est là que le dialogue trouve son terrain favorable, parce que le message chrétien a été annoncé selon une modalité occidentale; or, aujourd'hui il est nécessaire d'exprimer une inculturation authentique. Développer le dialogue - a conclu Cozzarini - signifie montrer clairement tout ce qui unit et préciser quels sont les points de réflexion, car ce n'est qu'à travers le dialogue que l'on peut parvenir à une compréhension plus grande". (source : vid)

Pour plus d'informations : Agence VID

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